Zineb El Rhazoui est une journaliste et militante franco-marocaine, reconnue pour son engagement en faveur des droits humains et de la laïcité, ainsi que pour ses prises de position controversées sur l’islamisme et le terrorisme. Née le 19 janvier 1982 à Casablanca, elle grandit dans une famille où le multiculturalisme et la diversité religieuse sont présents. Son père est marocain et sa mère est d’origine franco-algérienne, ce qui lui permet d’acquérir la double nationalité marocaine et française.
Son parcours académique
Après l’obtention de son baccalauréat à Casablanca, Zineb El Rhazoui poursuit ses études à Paris, à l’université Paris-Sorbonne, où elle étudie les langues arabe et anglaise. Elle complète ensuite une maîtrise en langues étrangères appliquées à l’université Sorbonne-Nouvelle et obtient également un diplôme en sociologie des religions à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Elle commence sa carrière journalistique au Journal Hebdomadaire, un média marocain, où elle enquête sur des sujets sensibles tels que les libertés individuelles et les droits des minorités religieuses au Maroc. Cette implication lui vaut d’être arrêtée à plusieurs reprises par les autorités marocaines.
Militante des droits humains
En 2009, Zineb El Rhazoui cofonde avec Ibtissame Lachgar le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). Ce mouvement milite pour les libertés personnelles au Maroc et se fait connaître pour avoir organisé un pique-nique en plein mois de Ramadan, une action qui vise à protester contre la loi interdisant aux Marocains de rompre ostensiblement le jeûne dans des lieux publics. Cette initiative déclenche une vive polémique au Maroc et marque un tournant dans son engagement pour la laïcité et les droits individuels.
En 2013, Zineb El Rhazoui rejoint l’équipe du journal satirique français Charlie Hebdo, où elle contribue en tant que journaliste spécialisée sur les questions religieuses. Le 7 janvier 2015, alors qu’elle est en vacances à Casablanca, elle échappe à l’attentat qui frappe les bureaux de Charlie Hebdo. L’attaque, menée par des terroristes islamistes, coûte la vie à douze personnes, dont plusieurs de ses collègues.
Après cet événement tragique, Zineb El Rhazoui devient l’une des voix les plus connues dans la défense de la laïcité en France. Ses critiques acerbes contre l’islamisme radical et sa défense de la liberté d’expression lui valent de nombreuses menaces de mort, ce qui la place sous protection policière permanente.
Zineb El Rhazoui est souvent au cœur de polémiques, principalement en raison de ses déclarations sur l’islam et le terrorisme. Elle est une fervente critique de l’islamisme, qu’elle n’hésite pas à qualifier de « fascisme islamique », et milite pour une interdiction du port du voile dans les lieux publics, y compris pour les mères accompagnatrices lors des sorties scolaires.
En 2023, ses propos concernant le conflit israélo-palestinien et l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 déclenchent une nouvelle controverse. Lors d’une interview avec un journal turc, elle qualifie Israël d’« État terroriste » et refuse de condamner les actions du Hamas, qu’elle présente comme un « mouvement de résistance ». Ces déclarations entraînent une enquête pour « apologie du terrorisme » en France.
En tant que figure publique, Zineb El Rhazoui participe régulièrement à des débats sur la laïcité et la lutte contre l’extrémisme religieux. Elle est l’une des figures principales du mouvement des ExMuslims, un collectif d’apostats de l’islam qui dénoncent la pression exercée par les islamistes sur les sociétés occidentales. Dans ses interventions publiques, elle critique souvent ce qu’elle perçoit comme une complaisance des élites politiques envers les organisations islamistes, notamment les Frères musulmans.
Zineb El Rhazoui est mariée à Jaouad Benaissi, écrivain, entre 2014 et 2015. Elle est mère d’une fille, née en 2017, et continue à vivre sous une escorte policière permanente en raison des menaces qui pèsent sur elle.
En plus de ses articles dans Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui a écrit plusieurs ouvrages, dont Détruire le fascisme islamique (2016), dans lequel elle analyse l’essor de l’islamisme radical et appelle à une lutte sans relâche contre cette idéologie. Elle est également la présidente du jury du prix de la Laïcité, une distinction qui récompense les personnalités engagées pour la défense des valeurs laïques en France.
Depuis les attentats contre Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui est une des femmes les plus protégées de France. Elle reçoit régulièrement des menaces de mort sur les réseaux sociaux, ce qui ne l’empêche pas de continuer à s’exprimer publiquement. Son combat pour la laïcité et contre l’islamisme radical fait d’elle une figure clivante dans le paysage politique et médiatique français.
Zineb El Rhazoui incarne ainsi la voix de ceux qui défendent la liberté d’expression et la laïcité, tout en critiquant ouvertement les dérives extrémistes, malgré les nombreux défis et dangers qu’elle rencontre au quotidien.