Une nuit ordinaire virant à l’horreur
Dans la nuit du 13 au 14 mai 2013, à Lagny-sur-Marne, Maud Maréchal rentrait à pied d’une soirée entre amis. Elle avait 20 ans, vivait encore chez ses parents, et marchait à deux pas de chez elle. Quelques minutes après avoir quitté la maison de son amie, elle est attaquée dans une rue calme. À 3h30, son corps en partie calciné est retrouvé par un passant.
Des indices retrouvés sur place
À proximité du corps, les enquêteurs découvrent un sac à main brûlé, un briquet et un mégot de cigarette. Le quartier n’a rien vu, rien entendu, hormis un cri bref et effrayant. Très vite, la piste d’un incendie accidentel est écartée : tout indique un acte volontaire et ciblé.
Un crime manifestement prémédité
Les enquêteurs de la PJ de Versailles penchent pour un crime prémédité. L’agresseur connaissait probablement les habitudes de Maud, savait qu’elle rentrerait seule cette nuit-là. Un juge d’instruction parlera même de vengeance personnelle. Malgré plusieurs gardes à vue, aucun suspect n’a été formellement inculpé.
« Ce n’était pas un hasard. Il savait qu’elle passerait là. Il l’attendait. »
Le retour du dossier en 2023
Après des années d’attente, le dossier est repris en main en juillet 2023 par le pôle cold cases de Nanterre. Ce service spécialisé dans les affaires anciennes multiplie les moyens : nouvelles analyses ADN, reconstitution de la scène, vérification des premiers témoignages. L’enquête bénéficie aussi du soutien de l’OCRVP, chargé des violences contre les personnes.
Des suspects, mais aucun nom ne ressort vraiment
Plusieurs hommes avaient attiré l’attention à l’époque : un ex harceleur, un jeune homme ayant écrit des menaces dans un texte de rap, un autre qui vivait à proximité du lieu du drame et qui avait envoyé des messages insistants. Dans cette maison, un bidon d’essence aurait même disparu la nuit des faits. Mais aucun élément ne permet de relier définitivement un individu au crime.
Une affaire qui continue de hanter
Pour les proches de Maud, chaque avancée compte. Leur avocate, Me Stéphanie Thierry-Leufroy, suit le dossier depuis le début. Malgré les années, les parents espèrent toujours que justice sera rendue. Leur fille a été arrachée dans une violence extrême. Ils veulent comprendre. Savoir. Tourner une page.
Le meurtre de Maud a inspiré le film « La Nuit du 12 » de Dominik Moll, récompensé aux César. Le long-métrage a mis en lumière les failles de certaines enquêtes de long terme, et le sentiment d’inachevé qui pèse sur les familles. Aujourd’hui, ce sont les faits, bien réels, qui attendent leur vérité.