160 enfants tirés des griffes d’une secte juive ultraorthodoxe au Guatemala

Une opération spectaculaire menée au Guatemala le vendredi 20 décembre a permis de sauver 160 enfants et 40 femmes d’une secte juive ultraorthodoxe, Lev Tahor. Accusée de violences graves, cette communauté fait l’objet de multiples enquêtes pour des faits allant de la traite d’êtres humains à des abus sexuels sur mineurs.
lev tahor

Située dans la municipalité d’Oratorio, à environ 60 km de Guatemala Ciudad, la propriété de Lev Tahor a été prise d’assaut par des centaines de policiers, soutenus par des psychologues, des procureurs et des assistants sociaux. Cette intervention fait suite à une plainte déposée en novembre, signalant des pratiques telles que grossesses forcées, maltraitance d’enfants et viol.

Le procureur Dimas Jiménez a confirmé lors d’une conférence de presse que les autorités avaient découvert sur place des ossements présumés d’un mineur, renforçant les soupçons de sévices graves au sein de la communauté. Cette opération a également bénéficié du soutien du département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS).

Les enfants sauvés étaient soumis à un contrôle strict et vivaient dans des conditions qui reflètent l’isolement imposé par la secte. Selon les autorités guatémaltèques, les membres de Lev Tahor avaient mis en place un système qui protégeait la communauté du regard extérieur, rendant difficile toute intervention antérieure.

Lev Tahor

Créée dans les années 1980, Lev Tahor – signifiant cœur pur en hébreu – suit une interprétation ultraorthodoxe et radicale du judaïsme. Les femmes, par exemple, portent des tuniques noires qui les couvrent intégralement de la tête aux pieds. Le groupe a souvent été critiqué pour son rejet des lois et normes sociales locales.

Depuis son arrivée au Guatemala en 2013, la secte a fait l’objet de plusieurs raids. En 2016, elle s’est établie à Oratorio après avoir été chassée de plusieurs endroits par des opérations policières. La communauté, composée d’une cinquantaine de familles, regroupe des membres originaires de Guatemala, des États-Unis, du Canada et d’Israël.

Lev Tahor a déjà été impliquée dans des affaires judiciaires internationales. En 2021, deux de ses leaders ont été condamnés à plus de dix ans de prison à New York pour kidnapping et exploitation sexuelle de mineurs. Au Mexique, les autorités avaient également retiré des femmes et des enfants sous leur emprise.

Les accusations portées contre la secte

Les autorités guatémaltèques soupçonnent Lev Tahor d’avoir imposé des grossesses forcées et orchestré un système de traite d’enfants, dans lequel des mineures auraient été abusées par des membres de la communauté.

Les témoignages recueillis révèlent un contrôle rigide et des pratiques abusives au sein du groupe. La découverte d’ossements sur la propriété renforce les soupçons de violences physiques et de négligence extrême envers les enfants.

Dans un communiqué, le procureur général du Guatemala a réaffirmé que les abus sur enfants ne seraient en aucun cas tolérés, peu importe les croyances ou l’organisation impliquées.

Il ne s’agit pas d’une action contre une communauté religieuse, mais d’une réponse aux violations des droits humains fondamentaux.

La complexité de cette intervention a nécessité le soutien d’organisations internationales, y compris les services américains.

Les 160 enfants sauvés ont été placés sous la protection des autorités guatémaltèques. Les psychologues et travailleurs sociaux travaillent désormais à leur réhabilitation. Ces jeunes, ayant grandi dans un environnement de contrôle extrême, devront recevoir un soutien prolongé pour se réintégrer dans un cadre social normal.

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