25 000 tablettes Samsung distribuées en prison

Le programme « Numérique en détention » a introduit des tablettes Samsung dans les prisons françaises, visant à moderniser la gestion quotidienne des établissements pénitentiaires et à améliorer les conditions de vie des détenus. Cependant, des détournements de leur usage ont été observés, soulevant des questions sur la sécurité et l’efficacité de cette initiative.​
tablette prison france

Lancé par l’administration pénitentiaire, le programme « Numérique en détention » vise à fournir aux détenus des outils numériques pour faciliter leur quotidien et leur réinsertion. Les objectifs principaux sont :​

  • Modernisation des services internes : permettre aux détenus de consulter leur compte nominatif, de passer des commandes (cantiner) et de formuler des requêtes auprès de l’administration via un réseau interne sécurisé.
  • Réduction de la charge de travail du personnel : en automatisant certaines tâches administratives, le personnel pénitentiaire peut se concentrer sur des missions plus essentielles.​

L’expérimentation a débuté dans des établissements tels que la maison d’arrêt de Dijon, le centre de détention de Melun et la maison d’arrêt de Strasbourg. Les détenus accèdent au service via des tablettes fixées au mur de leur cellule ou disponibles dans les salles d’activités. Ces dispositifs sont connectés à un réseau interne sécurisé, limitant théoriquement l’accès à Internet.

Le programme prévoit l’installation de 25 000 tablettes dans les cellules pour un coût total avoisinant les 125 millions d’euros. Actuellement, environ 16 000 cellules sont équipées, bénéficiant à près de 23 000 détenus.

Malgré les mesures de sécurité mises en place, certains détenus ont réussi à contourner les restrictions pour accéder à Internet. Des tutoriels circulent, notamment sur TikTok, montrant comment débloquer les tablettes pour :​

  • Regarder des vidéos en ligne : accès à des plateformes de streaming pour visionner des films ou des clips musicaux.​
  • Jouer à des jeux vidéo en ligne : connexion à des serveurs de jeux et utilisation de manettes pour améliorer l’expérience.​

Un détenu, sous le pseudo « rotation_59 », propose même des tutoriels payants pour enseigner ces techniques de déblocage.

Ces détournements posent plusieurs problèmes :​

  • Communication non surveillée : les détenus peuvent entrer en contact avec l’extérieur sans contrôle, potentiellement pour organiser des activités illicites.​
  • Propagation de contenus inappropriés : accès à des sites ou des vidéos non autorisés pouvant influencer négativement les détenus.​
  • Atteinte à l’autorité de l’administration : la capacité des détenus à contourner les systèmes de sécurité peut réduire la crédibilité de l’administration pénitentiaire.​

L’administration pénitentiaire reconnaît les avantages du programme, notamment :​

  • Allègement des tâches du personnel : les tablettes ont permis de réduire certaines tâches répétitives, améliorant ainsi l’efficacité.​
  • Amélioration des conditions de vie des détenus : un accès facilité à certaines informations et services contribue au bien-être des prisonniers.​

Cependant, face aux détournements, l’administration affirme n’avoir reçu aucun signalement officiel concernant des dégradations ou des usages non conformes des tablettes.

Pour remédier aux problèmes identifiés, plusieurs solutions sont envisagées :

  • Renforcement des mesures de sécurité : améliorer les dispositifs de protection des tablettes pour empêcher leur déblocage.​
  • Sensibilisation des détenus : informer sur les conséquences des détournements et promouvoir un usage responsable des outils numériques.​
  • Formation du personnel : équiper et former les surveillants pour détecter et prévenir les usages inappropriés des tablettes.​

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