La mobilité représente un frein important pour les jeunes de 18 à 25 ans. Selon une enquête menée par OpinionWay pour les Apprentis d’Auteuil, 76 % des jeunes déclarent avoir déjà renoncé à une formation ou un emploi en raison de difficultés à se déplacer. Ce constat met en lumière un problème systémique qui impacte directement l’insertion sociale et professionnelle des nouvelles générations.
Les principales raisons d’abandon
Une des raisons majeures évoquées par 61 % des sondés est l’absence de solutions de transport accessibles et compatibles avec leurs horaires. Dans certaines zones rurales ou périurbaines, les réseaux de transports publics sont peu développés, laissant peu d’options aux jeunes pour se déplacer.
Le coût des transports constitue également une barrière importante :
- 54 % mentionnent le prix de l’essence comme un frein à l’utilisation de véhicules personnels.
- 43 % pointent le coût des transports en commun, souvent élevé, surtout pour ceux qui cumulent de longs trajets.
Environ 56 % des jeunes ne disposent pas d’un moyen de transport personnel, comme une voiture ou un scooter. Cette situation limite leur mobilité, notamment pour accéder à des opportunités éloignées de leur lieu de résidence.
Des conséquences durables sur leur parcours
Les jeunes “ni en emploi, ni en étude, ni en formation” (NEETS) sont particulièrement touchés. Parmi eux, 83 % ont déjà abandonné une opportunité faute de solutions pour s’y rendre. Ce chiffre souligne une aggravation de leur exclusion sociale et professionnelle.
Les difficultés de mobilité ne disparaissent pas après avoir trouvé un emploi ou intégré une formation. 66 % des jeunes déclarent avoir rencontré des problèmes liés à la mobilité, tels que :
- Examen raté ou absentéisme dans leurs études.
- Retards ou absences répétés au travail, conduisant parfois à des avertissements ou des licenciements.
Ces situations accentuent les inégalités et limitent les perspectives de réussite.
Les solutions proposées
Face à ces défis, plusieurs solutions sont envisagées pour répondre aux besoins des jeunes et réduire les inégalités liées à la mobilité.
71 % des jeunes estiment que les aides pour financer le permis de conduire sont insuffisantes. Les autos-écoles sociales, qui proposent des formations à coût réduit et adaptées, sont une des solutions avancées pour aider les jeunes à obtenir ce précieux sésame.
Les transports publics gratuits ou à tarif réduit sont plébiscités par 73 % des répondants, qui pensent qu’une telle mesure faciliterait leur accès à l’emploi et à la formation. Par ailleurs, renforcer les infrastructures de transport dans les zones rurales et périurbaines pourrait réduire les écarts d’opportunités entre les régions.
Près de 40 % des jeunes déclarent ne pas avoir reçu d’explications sur le fonctionnement des transports en commun. La mise en place de programmes d’éducation à la mobilité, incluant l’utilisation des applications de calcul d’itinéraire, pourrait rendre ces solutions plus accessibles.
Le recours à des véhicules électriques ou à des solutions de covoiturage est une piste prometteuse pour répondre aux besoins de déplacement tout en limitant l’impact environnemental.
La mobilité est un levier clé pour l’insertion professionnelle et sociale des jeunes. Améliorer les infrastructures, réduire les coûts de déplacement et accompagner les jeunes dans leur apprentissage de la mobilité sont des étapes indispensables pour leur permettre de saisir les opportunités qui s’offrent à eux. Ce défi est central pour garantir une égalité des chances et réduire les inégalités territoriales et sociales.