Une décision de justice très médiatisée
Tout commence avec plusieurs publications sur Instagram où Rym Renom recommande des injections d’acide hyaluronique réalisées par une esthéticienne non autorisée. Elle n’indique pas non plus qu’il s’agit de contenus sponsorisés, alors même que la réglementation impose une transparence totale sur les partenariats commerciaux.
Le tribunal correctionnel de Versailles a retenu contre elle des pratiques commerciales trompeuses. Les juges ont souligné que Rym ne contestait pas les faits, mais plaidait son ignorance. Malgré ses regrets exprimés à l’audience, la justice a estimé que la gravité de la promotion de pratiques médicales illégales méritait une sanction exemplaire.
Une influenceuse visiblement dépassée
Durant son procès, Rym a reconnu avoir manqué de vigilance. À la barre, elle a confié :
« J’aurais dû mieux m’informer, c’est vrai, j’aurais dû faire plus attention. »
Elle explique avoir simplement suivi les conseils de son agent, sans se méfier des professionnels qu’on lui recommandait. Pourtant, la loi est claire : seules les personnes titulaires d’un diplôme médical peuvent effectuer des injections. Or, celle qu’elle avait mise en avant sur Instagram n’avait aucune autorisation.
Un premier jugement par défaut, puis l’arrestation
Avant cette comparution en personne, un jugement par défaut avait été prononcé en février 2025, condamnant Rym à un an de prison ferme. À cette époque, elle résidait à Bali et affirme ne jamais avoir été informée de l’audience.
Mais au printemps, après la diffusion de la condamnation dans la presse, elle revient en France. Dès son arrivée à Roissy, elle est interpellée en présence de ses deux filles. Sur Instagram, elle raconte avec émotion :
« J’ai vraiment cru que j’étais dans une série. Je n’ai jamais voulu fuir la justice, je veux juste me défendre correctement. »
Elle est ensuite remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de quitter le territoire.
Le verdict du 8 juillet 2025
Lors du procès du 24 juin, Rym a exprimé sa volonté de coopérer pleinement et a tenu à s’expliquer. Le 8 juillet, le verdict tombe : un an de prison avec sursis probatoire, assorti de plusieurs obligations. Elle doit fixer sa résidence en France et demander une autorisation pour quitter le territoire. Elle perd également la somme saisie par la justice : 42 885 euros.
Son avocate fait appel
Maître Margaux Mathieu, qui représente Rym Renom, s’est insurgée contre la sévérité du jugement. Selon elle :
« Le procès de Rym est devenu celui de tous les influenceurs. Nous avons immédiatement fait appel. »
Elle pointe un manque de communication de la part des autorités judiciaires concernant la convocation initiale et affirme que sa cliente aurait pu éviter cette situation si elle avait été correctement informée dès le départ.
Un symbole pour le secteur de l’influence
Cette affaire met en lumière une réalité inquiétante : les dérives liées à l’influence commerciale sur les réseaux sociaux. Le Dr Adel Louafi, président du SNCPRE, a réagi :
« C’est une grosse étape symbolique. Des vies ont été détruites par des injections illégales promues sur Instagram. »
La condamnation de Rym Renom est donc vue comme un message fort adressé à l’ensemble des influenceurs. Elle pourrait bien faire date dans la régulation du secteur.
Un cadre légal de plus en plus strict
Depuis 2023, une loi encadre strictement les contenus sponsorisés. Elle impose aux créateurs de contenu de préciser le caractère commercial de leurs publications. En cas d’infraction, ils s’exposent à deux ans de prison et jusqu’à 300 000 euros d’amende.
La DGCCRF mène des enquêtes régulières pour surveiller ces pratiques. Rym Renom n’est pas la seule dans le viseur : plusieurs influenceurs de téléréalité ont été rappelés à l’ordre pour des publications floues ou trompeuses.