Un contexte d’extrême pression alimentaire
Depuis le déclenchement du conflit en octobre 2023, Gaza est sous blocus, bombardements, restrictions et ruptures d’approvisionnement. Le système alimentaire s’est effondré.
Le blocage des entrées de denrées, les destructions d’infrastructures agricoles et les marchés instables ont fait monter les prix à des niveaux historiques. Par exemple, certaines sources comptabilisent jusqu’à +1 400 % d’augmentation des prix des denrées de base.
Pourquoi le poulet atteint 44 euros le kilo
- Le poulet est une source de protéine importante mais accessoire dans un contexte de crise — il dépend d’un chauffage, d’un transport, et d’une chaîne du froid déjà fragilisée.
- Les approvisionnements sont rares. Le peu de volaille qui entre se retrouve donc fortement surtaxé.
- Le transport, le stockage, l’énergie, la logistique sont entravés par les bombes, les checkpoints, les routes détruites — tout cela alourdit le prix final.
- La monnaie locale ou les moyens de paiement sont instables : avec peu d’emplois, peu de revenus, le coût relatif explose.
Un article rapportait : « au mois d’août, c’était la première fois qu’on avait du poulet congelé depuis six mois, à 39 € le kilo » et ce prix est monté à 44 € en octobre 2025.
Quelles conséquences pour la population ?
Choix de survie et alimentation restreinte
Quand un kilo de poulet coûte 44 euros, beaucoup ne peuvent plus se permettre d’en acheter. Cela signifie que pour les habitants de Gaza, manger un repas équilibré devient un luxe. On lit que 94 % des familles n’ont plus les moyens suffisants pour un « panier alimentaire » de base.
La pénurie pousse à des stratégies extrêmes : consommer moins, remplacer les protéines animales par des lentilles ou des légumes, parfois sauter des repas ou se contenter de pain et d’eau. Un témoignage évoque des enfants et des mères qui doivent choisir qui mangera.
Impact nutritionnel et santé publique
Une alimentation pauvre en protéines, en vitamines et minéraux affaiblit les organismes, fragilise les enfants, les personnes âgées, les malades. Le risque de malnutrition aiguë augmente. Les agriculteurs locaux voient leurs terres détruites ou rendues inutilisables, ce qui élimine une source de nourriture autogénérée.
Logistique, marché et fonctionnement des distributions
Marchés et chaînes d’approvisionnement brisées
Les marchés dans la bande de Gaza fonctionnent de façon erratique. Parfois des fruits ou légumes apparaissent, parfois non. Le transport est soumis à des contrôles, à des arrêts, à des délais. Le coût s’en ressent.
Pour illustrer : outre le poulet à 44 €, des kilos de tomates peuvent atteindre 28 € le kilo dans ces marchés.
Aide humanitaire et limites
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres ONG ont réussi à augmenter un peu l’aide entre 2024 et 2025, mais cela reste largement insuffisant pour compenser l’effondrement. Même quand des camions entrent, ils sont souvent pris d’assaut ou bloqués.
Cette situation rend l’arrivée du poulet à un prix aussi élevé non seulement un problème économique, mais un symptôme de la crise globale.








