Le mois d’octobre 2024 marquera un tournant pour 850 000 retraités qui verront leur pension augmentée de 50,94 euros par mois. Cette revalorisation, prévue dans le cadre de la réforme des retraites adoptée en avril 2023, vise à améliorer le sort des personnes ayant eu des revenus modestes durant leur carrière. Ces retraités, payés au SMIC horaire ou mensuel, bénéficieront de ce complément mensuel à compter de la pension versée le 9 octobre.
Une revalorisation attendue
Pour les bénéficiaires, cette hausse est une mesure bienvenue après des années de pension faible. En plus des 51 euros mensuels, ces retraités recevront également un rattrapage de 600 euros versé autour du 25 septembre. Ce montant correspond à l’augmentation qu’ils auraient dû percevoir depuis le 1er septembre 2023, au moment de l’entrée en vigueur de la réforme des retraites.
Les courriers d’information destinés aux bénéficiaires seront envoyés à partir du 9 septembre, afin de détailler les montants et les conditions de cette revalorisation.
Cette augmentation s’inscrit dans une réforme qui avait pour objectif de revaloriser le minimum contributif (Mico), garantissant aux retraités ayant effectué une carrière complète au SMIC de toucher une pension équivalente à 85 % du SMIC net. Cette mesure vient compenser en partie le recul de l’âge légal de départ à la retraite, désormais fixé à 64 ans.
En automne 2023, une première vague de revalorisation avait déjà bénéficié à 600 000 retraités du régime général. Cependant, pour les retraités partis avant 2009, la reconstitution des carrières a été plus complexe, nécessitant parfois de fouiller dans des archives papier pour ajuster correctement les pensions. Cela explique les retards dans la mise en place de la deuxième vague d’augmentations.
Une réforme toujours sous tension
La réforme des retraites, bien que partiellement appliquée, continue de susciter des débats. Plusieurs partis d’opposition, tels que le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN), demandent un retour à l’âge légal de 62 ans. Malgré les tensions, la réforme poursuit son déploiement avec des ajustements progressifs, notamment pour les petites pensions.
Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), Renaud Villard, a souligné dans une interview accordée au Parisien que près de 840 000 personnes partiront à la retraite sous les règles de cette nouvelle réforme d’ici fin 2024. Ces départs concernent principalement les personnes nées en 1962, qui peuvent désormais partir à la retraite à 62 ans et demi. Les prévisions de la Cnav estiment que 110 000 personnes profiteront de ce dispositif pour l’année 2024.
La mise en place d’une réforme d’une telle ampleur ne s’est pas faite sans difficulté. Selon Renaud Villard, il a fallu près d’un an et demi pour finaliser la majoration des petites pensions. Une abrogation soudaine de cette réforme, comme le demandent certains partis politiques, nécessiterait un délai de cinq à six mois pour être appliquée correctement. Le responsable a également mis en garde contre les risques d’un changement trop rapide, rappelant que l’Assurance retraite gère 150 milliards d’euros chaque année, et que des ajustements mal planifiés pourraient pénaliser les assurés.
Avec 16,9 millions de retraités en France à la fin de 2020, cette revalorisation des petites pensions ne concerne qu’une partie de la population, mais elle représente une aide significative pour les personnes ayant travaillé toute leur vie avec des salaires modestes. L’objectif du gouvernement est d’améliorer le pouvoir d’achat des retraités tout en ajustant les équilibres financiers du système de retraite, un enjeu majeur dans un contexte de vieillissement de la population.