Ce mardi matin, la station de Val Thorens, en Savoie, a été le théâtre d’un accident grave impliquant une télécabine utilisée dans le cadre d’un chantier. L’incident a fait huit blessés, dont deux graves, à seulement quelques jours de l’ouverture de la saison de ski.
Que s’est-il passé ?
Vers 7h30, une cabine du téléphérique de la Cime Caron, transportant 16 ouvriers, a violemment heurté la gare d’arrivée située à 3200 mètres d’altitude. Cette collision s’est produite dans des conditions météorologiques difficiles, bien que considérées comme typiques pour la saison. Selon les premières informations, la cabine a percuté la gare à une vitesse élevée, sans s’arrêter comme prévu.
Le préfet de Savoie, François Ravier, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’accident est survenu alors que le téléphérique était en mode “chantier”, une configuration moins sécurisée que son mode automatique utilisé lors de l’ouverture au public.
Les secours, mobilisés en masse sur place, ont pris en charge huit victimes :
- Deux blessés graves ont été transportés vers les hôpitaux de Grenoble et Chambéry. Leur pronostic vital n’est pas engagé.
- Six blessés légers ont également été soignés sur place ou évacués vers des centres de santé.
- Une personne a été particulièrement choquée par l’accident et a reçu un soutien psychologique.
Pour coordonner les secours, un plan nombreuses victimes (NOVI) a été activé, impliquant plus de 120 intervenants, dont les CRS Alpes, le PGHM, des sapeurs-pompiers, le SAMU de la Savoie, et des pisteurs secouristes. Deux hélicoptères ont également été mobilisés pour accélérer les évacuations.
Une enquête a été ouverte par le parquet d’Albertville pour faire toute la lumière sur cet événement. Une équipe du bureau d’enquête et d’accident doit se rendre sur place pour analyser les causes de l’incident.
D’après Jérôme Grellet, directeur général de la SETAM, la société qui exploite les téléphériques de Val Thorens, la cabine était conduite en mode manuel par un opérateur expérimenté. Celui-ci, très éprouvé par l’accident, a été pris en charge par une cellule psychologique.
Le maire de Belleville, Claude Jay, a précisé que la benne était entrée à une vitesse excessive dans la gare sommitale, rendant l’arrêt impossible. Les premières investigations n’ont pas révélé d’anomalies techniques majeures, mais des vérifications approfondies sont en cours.
Les ouvriers transportés dans la cabine travaillaient sur le chantier d’un nouveau restaurant panoramique au sommet de la Cime Caron, dont l’ouverture était prévue dans les prochaines semaines. Ce téléphérique, l’un des plus grands d’Europe lors de sa construction en 1982, avait été rénové en 2019 pour moderniser ses équipements.
Malgré cet accident, l’office de tourisme de Val Thorens a confirmé que la station ouvrirait comme prévu ce samedi, en même temps que celle de Tignes. Les informations concernant le périmètre d’ouverture des pistes et des remontées mécaniques seront communiquées dans les jours à venir.
Selon Vincent Lalanne, directeur de la station, cet incident n’affectera pas l’ouverture au public, car la zone de la Cime Caron n’était pas prévue pour être opérationnelle en début de saison.
Si les accidents impliquant des télécabines sont rares, ils peuvent avoir des conséquences tragiques. Parmi les précédents marquants :
- En juillet 1999, à Saint-Etienne-en-Dévoluy (Hautes-Alpes), la chute d’une benne avait causé la mort de 20 personnes.
- En mai 2021, une cabine de téléphérique avait chuté à Stresa, en Italie, suite à la rupture d’un câble, entraînant le décès de 14 personnes.
L’accident de Val Thorens vient rappeler l’importance cruciale des mesures de sécurité, notamment lors des opérations de maintenance ou de chantier.