Affaire Leslie et Kevin : Badji et Challat contestent leur mise en accusation

Deux ans et demi après la disparition puis le meurtre de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat, deux mis en examen — Nathan Badji et Enzo Challat — ont formé appel de leur ordonnance de mise en accusation. Que change cet appel dans l’affaire Leslie et Kevin ? On résume, simplement.
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Ce qui vient de se passer

Le 12 septembre, les avocats de Nathan Badji (poursuivi pour assassinats) et d’Enzo Challat (poursuivi pour complicité d’assassinats) ont déposé un appel contre leur renvoi devant la cour d’assises des Deux-Sèvres. Cet appel intervient dans le délai légal de dix jours suivant l’ordonnance rendue le 3 septembre 2025 par le juge d’instruction de Poitiers.

Conséquence immédiate : le dossier remonte à la chambre de l’instruction (cour d’appel), qui doit vérifier le bien-fondé de la décision de renvoi. Une décision du parquet général de Poitiers est attendue au plus tard le 15 septembre à 23h59 sur l’étendue des appels examinés.

Qui sont Badji et Challat dans le dossier ?

Selon l’ordonnance de mise en accusation, Nathan Badji est renvoyé pour assassinats. Enzo Challat est renvoyé pour complicité d’assassinats. Tous deux sont actuellement sous contrôle judiciaire. Rappel utile : ils bénéficient de la présomption d’innocence tant qu’aucune condamnation définitive n’a été prononcée.

Pourquoi faire appel de la mise en accusation ?

L’appel de l’ordonnance de mise en accusation permet à un mis en examen de contester son renvoi devant les assises : qualification des faits, portée des charges, ou même demandes d’actes complémentaires. Plusieurs issues sont possibles :

  • la chambre de l’instruction confirme le renvoi ;
  • elle infirme en tout ou partie (requalification, non-lieu partiel, demandes d’investigations) ;
  • elle peut, si le parquet général forme un appel général, examiner plus largement la situation des cinq mis en examen.

Effet calendrier : l’appel ajoute en pratique un délai supplémentaire (jusqu’à quelques mois) avant que le procès ne soit programmé. Des sources proches du dossier évoquent un horizon allant de fin 2026 à début 2027 pour l’audience, avec une durée estimée d’au moins trois semaines.

Réactions des proches

Les familles ont pris acte des appels, tout en exprimant leur lassitude face à un calendrier qui s’allonge. Par la voix de leurs conseils, elles ont déposé un appel incident et souhaitent un appel général du parquet pour que la chambre de l’instruction se prononce sur l’ensemble du dossier.

« Deux mis en examen relèvent appel, prolongeant la souffrance et l’attente des familles. »

La mère de Leslie, jointe par la radio, a également pointé la difficulté de voir certains mis en examen comparaître libres le jour du procès.

Rappel rapide de l’affaire

  • 25–26 novembre 2022 : disparition de Leslie Hoorelbeke (22 ans) et Kevin Trompat (21 ans) à Prahecq (Deux-Sèvres).
  • 3–4 mars 2023 : découvertes des corps en Charente-Maritime (Puyravault puis Virson). Les autopsies retiennent des coups portés avec un objet contondant.
  • 2023–2025 : information judiciaire, mises en examen de cinq suspects, reconstitutions, débats procéduraux (dont une libération pour vice de procédure d’un mis en examen au printemps 2025).
  • 3 septembre 2025 : le juge d’instruction ordonne le renvoi aux assises de cinq hommes (dont trois pour assassinats, un pour complicité d’assassinats, un pour recel de cadavre et modification de scène de crime).
  • 12 septembre 2025 : Badji et Challat forment appel de leur mise en accusation.

Qui sont les autres mis en cause ?

D’après l’ordonnance, cinq hommes au total sont renvoyés devant la cour d’assises des Deux-Sèvres, avec des rôles et qualifications différents (assassinats, complicité, recel de cadavre, modification de scène de crime). Deux accusés incarcérés n’auraient pas interjeté appel à ce stade, selon la presse locale. Un cinquième homme est poursuivi pour des délits connexes. Tous restent soumis à la présomption d’innocence.

Les grandes questions encore ouvertes

  • Le mobile : les pièces évoquent un mélange de dettes, de trafic de stupéfiants et de jalousie amoureuse. Le procès devra éclairer la part de chacun.
  • La chronologie fine : nuit du passage à l’acte, trajet, arrêts, lieux d’ensevelissement.
  • Le rôle précis de chaque mis en examen au moment des faits et après.

Procès : à quoi s’attendre ?

Une fois les appels tranchés, la cour d’assises fixera une date. Les parties civiles et la défense se préparent à un débat technique et émotionnel, nourri par près de trois années d’enquête, des auditions nombreuses et une médiatisation forte. Le procès devrait aborder :

  • la qualification criminelle des faits ;
  • les expertises (téléphonie, autopsies, scènes de crime) ;
  • les personnalités des accusés et des victimes ;
  • les demandes de peines (les chefs criminels encourent la réclusion criminelle à perpétuité).

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