Ce que l’on sait de l’opération
Jeudi soir, vers 20 heures, les enquêteurs ont déclenché une manœuvre discrète dans le secteur du métro Pasteur (Paris 15e). Objectif : immobiliser la voiture de la cible dans un faux bouchon pour procéder à une interpellation rapide et sans mise en danger du public.
La brigade de recherche et d’intervention (BRI) a engagé une nasse coordonnée. Selon plusieurs sources concordantes, l’homme n’a pas opposé de résistance.
« L’opération a été calibrée pour neutraliser en quelques secondes, en limitant les risques. L’individu a été maîtrisé sans incident », confie une source policière citée par la presse.
Cette technique de “contrôle par congestion” est connue des unités d’intervention : elle sert à figer un véhicule ciblé au cœur d’un trafic dense, sans course-poursuite.
Qui est Ameur Mansouri ?
Né à Paris et originaire de Montrouge (Hauts-de-Seine), Ameur Mansouri est décrit par les services comme un acteur majeur du trafic de stupéfiants francilien. Son nom figure, depuis des années, parmi les “Top nat” de l’Office central anti-stupéfiants (Ofast), la liste des cibles les plus recherchées.
Il a été condamné par défaut à plusieurs reprises : notamment 9 ans d’emprisonnement (2017) et 15 ans (2023), pour des faits en lien avec des réseaux d’importation de résine de cannabis, d’association de malfaiteurs et d’escroquerie en bande organisée. D’après les enquêteurs, il aurait poursuivi l’animation de son trafic depuis l’étranger, tout en effectuant des retours ponctuels en région parisienne.
Un profil classé “top nat” par l’Ofast
Le label interne “Top nat” signale des cibles prioritaires à fort impact : ressources financières importantes, réseau structuré, capacité à se soustraire à la justice. L’intéressé était également sous six mandats d’arrêt, ce qui a motivé une interpellation immédiate dès son repérage sur le territoire.
Chronologie express
Année | Événement | Repère clé |
---|---|---|
Années 2000 | Premières condamnations liées aux stupéfiants | Entrée dans le radar des services spécialisés |
2012 | Départ à l’étranger et début d’une longue cavale | Installation principalement au Maroc |
2017 | Condamnation par défaut | 9 ans d’emprisonnement |
2019–2023 | Nouvelles procédures et jugements | Mandats d’arrêt multiples |
Déc. 2023 | Condamnation par défaut | 15 ans d’emprisonnement |
Oct. 2025 | Interpellation dans le 15e (Paris) | Opération BRI & Ofast dans un embouteillage artificiel |
Pourquoi cette arrestation compte
Cette mise à exécution des peines vise un maillon logistique réputé capable d’alimenter des points de deal en Île-de-France. Sur le plan opérationnel, elle illustre le travail interservices (Ofast, PJ, BRI) et la montée en gamme des procédures de filature technique : localisation discrète, choix du moment, sécurisation de la zone.
Pour la lutte anti-stups, c’est un signal : frapper des profils “offshore” qui pilotent depuis l’étranger et viennent “faire l’appoint” en Île-de-France. L’enjeu ? Tarir l’approvisionnement, pas seulement démanteler des points de vente.
Quelles suites judiciaires ?
Après l’interpellation, la procédure suit un schéma clair : présentation au parquet de Paris, puis mise à exécution des peines déjà prononcées. Les magistrats peuvent également instruire d’éventuelles affaires connexes. Au vu des éléments, l’intéressé devrait être écroué pour purger les peines en cours.
Ce que révèle la méthode “bouchon”
Créer un embouteillage artificiel, c’est exploiter la contrainte urbaine (faible vitesse, absence d’échappatoire) pour minimiser les risques. Ce type de manœuvre :
- limite la violence de l’intervention,
- évite la poursuite en milieu dense,
- réduit l’exposition des passants et des agents.
À Paris, où la circulation est souvent saturée, cette technique permet d’agir à découvert sans être visible trop tôt : la cible attribue le ralentissement au trafic, pas à une opération.
Repères pour comprendre
- Ofast : Office central anti-stupéfiants, pivot de la lutte contre les trafics.
- BRI : unités d’intervention et de filature, spécialisées dans les interpellations à risque.
- “Top nat” : cibles nationales prioritaires, à haut rendement criminel.