Amine Mojito en comparution immédiate devant la justice

Ce vendredi 27 juin, l’influenceur connu sous le nom Amine Mojito a été présenté devant le tribunal correctionnel de Paris. Il est accusé d’avoir mis en scène, à l’occasion de la Fête de la musique, une série de « pranks » où il semblait piquer des passants avec une seringue. Ces vidéos ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation, alors que le contexte était marqué par des signalements réels de piqûres dans l’espace public. L’affaire pose la question des limites des contenus diffusés par certains créateurs sur les plateformes.
amine mojito justice

Un « canular » jugé dangereux

Les faits reprochés à Amine Mojito remontent aux nuits du 20 et 21 juin. Déguisé en Inspecteur Gadget, l’influenceur a été filmé, seringue à la main, courant après des inconnus dans les rues de Paris. Selon lui, le capuchon de la seringue n’a jamais été retiré et il s’agissait simplement d’un sketch pour « faire réagir et sensibiliser » les gens.

Publiées sur TikTok et X, les séquences ont été massivement relayées. Le problème ? Elles ont été partagées dans un climat où les autorités recensaient de vrais cas de piqûres sauvages. Rien qu’à Paris, plus de 20 plaintes ont été enregistrées. Ce décalage entre fiction et réalité a suscité l’incompréhension, voire la peur.

Le 26 juin, les policiers de la Sûreté territoriale ont interpellé Amine Mojito à son domicile à Créteil. Les agents sont entrés par la fenêtre après que le suspect a mis plus de quinze minutes à ouvrir sa porte. Son téléphone a été saisi, mais aucune trace des vidéos incriminées n’y figurait.

Des antécédents judiciaires lourds

Lors de l’audience, le procureur a évoqué le casier judiciaire déjà chargé de l’influenceur : violence aggravée, agression sexuelle, et diffusion de contenus haineux. Des faits précédents remontant à Bordeaux ont été rappelés, où il aurait filmé des femmes aspergées de ketchup puis frappées avec une ceinture.

Son avocat, Me Nabil El Ouchikli, a appelé à replacer les faits dans leur contexte. Il estime qu’il s’agit d’une provocation maladroite et non d’une réelle atteinte physique. Selon lui, aucune victime directe n’a porté plainte et la justice ne doit pas se laisser guider par la médiatisation excessive.

Un mandat de dépôt requis

Malgré l’absence de blessés ou d’atteinte physique avérée, le procureur a requis un mandat de dépôt contre Amine Mojito. Il dénonce une forme de spectacle dangereux, qui incite à la peur ou à la confusion dans l’espace public.

Devant la cour, le jeune homme de 27 ans affirme qu’il est sans emploi et touche le RSA, l’aide au logement, tout en précisant qu’il gère une « petite société de production musicale ». Aucun chiffre précis n’a été donné sur ses revenus réels en ligne.

Actualités

Abonne toi à la Newsletter

Acquisition > Newsletter : Sidebar