Les leviers de la politique migratoire italienne
Depuis son accession au pouvoir, Giorgia Meloni a mis en œuvre une politique migratoire stricte, visant à réduire l’immigration clandestine. Cette baisse de 65 % peut être attribuée à plusieurs facteurs clés :
Accords bilatéraux renforcés : Meloni a multiplié les accords avec des pays d’origine et de transit des migrants, notamment la Tunisie et la Libye. Ces accords ont permis de bloquer une grande partie des départs depuis ces régions.
Durcissement des mesures : Le gouvernement a renforcé les peines pour les passeurs et a restreint les droits des migrants clandestins en Italie, notamment en facilitant les expulsions et en limitant le droit de travail pour les demandeurs d’asile.
Augmentation des rapatriements : Plus de 9 000 migrants ont été rapatriés en 2024, principalement vers la Libye et la Tunisie, ce qui marque une hausse significative par rapport aux années précédentes.
L’effet dissuasif et les défis persistants
Les mesures sévères adoptées par Meloni ont eu un effet dissuasif sur les tentatives de traversée, ce qui contribue à expliquer la baisse des arrivées en Italie. Cependant, cette diminution n’a pas résolu la problématique de l’immigration clandestine en Europe. En effet, les routes migratoires semblent désormais se déplacer vers d’autres pays, comme l’Espagne et la Grèce, où les arrivées ont respectivement augmenté de 155 % et 222 % en 2024.
Conséquences et perspectives européennes
Cette baisse en Italie soulève des questions plus larges sur la gestion de l’immigration à l’échelle européenne. Alors que Meloni se félicite de ce « succès », d’autres pays européens, comme l’Espagne, font face à une pression migratoire accrue et demandent une répartition plus équitable des migrants à travers l’Union européenne. Le Pacte européen sur l’asile et les migrations, qui doit entrer en vigueur prochainement, pourrait jouer un rôle clé dans cette redistribution, bien qu’il semble déjà insuffisant pour faire face à l’ampleur du défi migratoire.