La guerre en Ukraine : fermeté et stratégie
Le président a rappelé le rôle central de la France dans la réponse occidentale à la Russie. Alors que des discussions sont prévues à Istanbul, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que la France soutenait un cessez-le-feu immédiat de 30 jours, tout en évoquant des sanctions renforcées à venir contre Moscou si ce dernier continue son offensive.
Il a souligné que le déploiement de troupes françaises n’était pas exclu, mais uniquement dans une logique de dissuasion, loin du front.
Des référendums à venir : une démocratie participative renforcée ?
Emmanuel Macron a évoqué l’organisation de plusieurs référendums dans les mois à venir. Ces consultations pourraient porter sur des questions sociales, économiques ou éducatives.
Parmi les thèmes envisagés : la fin de vie, mais aucun vote n’aura lieu sur les retraites ou l’immigration, deux sujets jugés inadaptés à la voie référendaire.
Retraites : une réforme assumée malgré les critiques
Pas question de revenir sur la réforme adoptée en 2023. Le président a affirmé qu’elle avait été nécessaire pour préserver le système par répartition, tout en reconnaissant qu’elle avait été imposée dans un contexte difficile.
Il a écarté les propositions de financement alternatives avancées par les syndicats, estimant qu’il n’existe pas de solution miracle pour éviter la réforme.
Emploi et industrie : pas de nationalisation, mais des engagements
Malgré les tensions économiques, Emmanuel Macron rappelle que des millions d’emplois ont été créés depuis 2017. Toutefois, il alerte sur la concurrence asiatique et le prix de l’énergie qui freinent certains secteurs.
Concernant ArcelorMittal, le chef de l’État a exclu toute nationalisation, préférant sauver les sites stratégiques comme ceux de Dunkerque et Fos-sur-Mer par d’autres moyens.
Une jeunesse en souffrance
Emmanuel Macron a admis que la jeunesse française est en proie à une forte anxiété. Il a évoqué des difficultés face à la santé mentale, les crises climatiques et les transformations sociétales.
Il pointe aussi un problème majeur dans les services psychiatriques avec une pénurie chronique de professionnels, rendant l’accès aux soins compliqué pour les jeunes.
Sécurité : juger plus vite, frapper plus fort
Le président qualifie le trafic de drogue d’épidémie et veut adapter la lutte contre les réseaux criminels aux méthodes déjà utilisées contre le terrorisme. Il réclame :
- Des jugements accélérés
- Des peines réellement appliquées
- Un parquet spécialisé pour les affaires de drogue
Les polices municipales devraient aussi avoir plus de latitude, avec la possibilité d’agir sous l’autorité d’un procureur.
Prisons : nouvelles règles et coopération européenne
Face à la surpopulation carcérale, Emmanuel Macron envisage la construction de structures plus légères et plus rapides à bâtir. Il se dit aussi ouvert à la location de cellules dans d’autres pays européens si besoin.
Autre mesure : les détenus pourraient contribuer symboliquement aux frais de leur incarcération, une façon de responsabiliser les individus et de soulager le budget de l’État.
Le conflit à Gaza : fermeté et diplomatie
Sur la situation à Gaza, le président a parlé d’un drame humanitaire inacceptable. Il critique directement le gouvernement israélien en qualifiant ses actions de « honte ».
Pour Emmanuel Macron, seule une solution politique et internationale pourra apaiser durablement les tensions.
Financement du modèle social : vers une refonte ?
Le président souhaite organiser une conférence sociale pour repenser le financement du modèle social. Selon lui, la fiscalité française repose trop sur le travail, et doit s’ouvrir à de nouvelles sources, notamment la consommation.
Il veut également mettre en place un versement social unique qui permettrait de regrouper les aides sociales, facilitant l’accès des jeunes aux dispositifs de solidarité.
Défense européenne : une ambition affirmée
Emmanuel Macron a réaffirmé que l’Europe devait renforcer sa capacité militaire. Il se dit prêt à discuter avec les partenaires européens sur un partage stratégique de la dissuasion nucléaire.
Pour lui, l’autonomie stratégique est la condition de la paix et de la liberté en Europe, surtout face à un possible retrait des États-Unis du continent.
Économie : une trajectoire assumée
Le président a défendu la politique de « quoi qu’il en coûte », affirmant qu’elle avait été indispensable pendant la pandémie. Mais il reconnaît aujourd’hui la nécessité de réduire les dépenses publiques.
Il estime que le budget 2026 devra faire l’objet de 80 milliards d’économies, un défi majeur pour l’État. Malgré cela, il souhaite continuer à investir dans les secteurs prioritaires.