Invité en tant que député LFI, Louis Boyard, ancien chroniqueur de l’émission, avait critiqué les pratiques économiques de Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire du groupe Canal+, maison mère de C8. Ces propos avaient provoqué une réaction virulente de Cyril Hanouna, qui avait multiplié les insultes en direct.
Parmi les propos retenus par la justice, on retrouve des insultes telles que : « Espèce d’abruti », « T’es un abruti », « Tocard, va », « Bouffon, va », ou encore « Toi, t’es une merde ». Suite à cet échange houleux, Louis Boyard avait déposé plainte avec constitution de partie civile.
Lors de l’audience du 17 décembre, Cyril Hanouna était absent, préférant assurer son émission On marche sur la tête sur Europe 1. Son avocat, Maître Stéphane Hasbanian, avait plaidé la relaxe, estimant que l’animateur avait répondu aux provocations de Louis Boyard. Le tribunal n’a pas retenu cet argument et a jugé ces propos comme des attaques personnelles injustifiées.
En plus de l’amende infligée à Cyril Hanouna, le directeur général de C8, Franck Appietto, a également été condamné à 500 euros d’amende. Tous deux devront verser solidairement 3 000 euros de dommages et intérêts à Louis Boyard.
Cette condamnation judiciaire s’ajoute à une sanction déjà infligée à la chaîne C8 en février 2023. L’Arcom (ex-CSA) avait déjà sanctionné la chaîne d’une amende record de 3,5 millions d’euros, jugeant que la séquence était une atteinte au respect de la dignité des invités et une méconnaissance de l’obligation de maîtrise de l’antenne.
Cette sanction réglementaire, combinée aux autres sanctions subies par C8, a contribué à la non-reconduction de sa fréquence TNT. La chaîne cessera d’émettre sur la TNT d’ici le 28 février 2025.
Après l’annonce du verdict, Cyril Hanouna a réagi sur les réseaux sociaux en minimisant la condamnation et en affirmant que cette décision était le reflet d’une justice déconnectée de la réalité des médias. Il a notamment déclaré que TPMP continuerait d’exister sous une autre forme, en dehors du canal TNT.
Quant à Louis Boyard, il s’est félicité de cette décision judiciaire, rappelant l’importance de la liberté d’expression dans le débat public et du respect mutuel, y compris dans les médias de grande audience.