Un faux aristocrate aux multiples identités
L’escroc, Thierry Fialek-Birles, se présentait sous le nom de Terry Birles. Il se faisait passer pour un héritier irlandais, diplômé d’Oxford et expert en nautisme. Avec son charme et son carnet d’adresses bien rempli, il a réussi à séduire et à convaincre l’acteur. Leur rencontre a eu lieu à Monaco en 2021, dans un contexte mondain qui renforçait la crédibilité du personnage.
Rapidement, Dany Boon lui confie la rénovation de son yacht de luxe, estimé à 3,5 millions d’euros. Une première somme de 2,2 millions d’euros est versée à une société en Irlande, supposément liée à la famille Birles. Mais ce n’était que le début.
Des placements fictifs présentés comme sûrs
Peu après, l’escroc propose à l’acteur un placement « garanti » par la Banque centrale d’Irlande. Avec un rendement de 3,25 % et une image de sécurité, l’offre paraît fiable. Convaincu, Dany Boon investit alors 4,5 millions d’euros supplémentaires. Au total, la somme escroquée avoisine les 7 millions d’euros.
Mais quand l’acteur demande à récupérer son argent, le discours change. Thierry Fialek-Birles affirme que la société a été vendue à une mystérieuse famille italienne et l’invite à « aller les poursuivre en justice » s’il veut revoir ses fonds. Peu après, il disparaît.
Une enquête internationale
Alerté, Dany Boon engage des détectives privés. Leur enquête révèle que l’escroc possède plusieurs passeports, utilise de fausses identités et gère un réseau de sociétés écrans. Il se fait aussi appeler « Commodore Sir Thierry Waterford-Mandeville », accumulant les titres fantaisistes et se vantant de propriétés en Europe et aux Caraïbes.
En 2022, la Haute Cour de Dublin ordonne le gel de ses avoirs et la saisie de plusieurs yachts. Mais l’homme reste introuvable. Sa cavale prendra fin en 2024, lorsqu’il est arrêté au Panama grâce à une alerte d’Interpol. Extradé vers la France, il attend désormais son procès.
Un procès attendu à Nice
Thierry Fialek-Birles sera jugé pour fraude, blanchiment d’argent et usage de faux. L’affaire, très médiatisée, suscite l’intérêt car elle met en lumière les méthodes sophistiquées utilisées par certains escrocs pour piéger des célébrités et investisseurs fortunés.
« C’était présenté comme un placement sûr, prestigieux et fiscalement avantageux », confie un proche de Dany Boon.
Mais derrière les promesses se cachait un réseau complexe d’arnaques internationales. Le procès devrait permettre d’éclaircir les zones d’ombre, notamment sur les complicités éventuelles et les flux financiers qui ont traversé l’Europe et l’Amérique latine.
