Des centaines de personnes ont célébré cette nuit la mort de Jean-Marie Le Pen

L’annonce du décès de Jean-Marie Le Pen, figure historique de l’extrême droite française, a provoqué des rassemblements spontanés dans plusieurs villes du pays. À Paris, Marseille, Lyon, Nantes ou encore Strasbourg, des centaines de personnes se sont réunies pour célébrer la disparition de cet homme politique controversé, décédé à 96 ans après avoir été hospitalisé pendant plusieurs semaines.
paris le pen fete

À Paris, une foule de manifestants s’est rassemblée place de la République dès l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen. Des slogans antifascistes ont été scandés, et certains participants ont brandi des pancartes affichant des messages tels que « La jeunesse emmerde le Front national » ou « Ce sale raciste est mort ». La statue centrale de la place a vu des manifestants grimper pour y accrocher des drapeaux du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et d’autres organisations de gauche. Des fumigènes et des feux d’artifice ont également illuminé la soirée, témoignant d’une ambiance festive mais polémique.

À Lyon, environ 600 personnes, selon la préfecture, se sont retrouvées dans le centre-ville. L’appel à ce rassemblement a été relayé par des collectifs d’ultragauche, notamment via le compte Rebellyon sur X. Sur place, l’ambiance était similaire à celle observée dans la capitale, avec des chants, des danses et des slogans virulents dénonçant le racisme et l’extrême droite. Des tags injurieux, tels que « Mort au con » ou « Le Pen, crame en enfer », ont été inscrits sur les murs.

À Marseille, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées spontanément sur le Vieux-Port avant de se diriger vers la place Jean-Jaurès, connue localement sous le nom de La Plaine. L’ambiance était marquée par des chants, des bouteilles de champagne et des pancartes comme « Enfin ». Louise Delporte, une étudiante en sciences politiques âgée de 20 ans, a déclaré : « Il faut célébrer quand les personnages aussi haineux meurent. Ce n’est pas seulement un homme qui disparaît, c’est un symbole de l’intolérance qui s’éteint. »

Vivien Perez, un musicien de 24 ans, a ajouté : « Jean-Marie Le Pen représentait une extrême droite décomplexée et dangereuse. Sa mort est une occasion de rappeler que ce genre de discours n’a plus sa place aujourd’hui. »

Des manifestations similaires ont eu lieu à Strasbourg, où environ 200 personnes se sont rassemblées place Kléber. À Nantes, Montpellier et Rennes, des groupes militants ont également organisé des rassemblements, souvent autour des mouvements antifascistes et anticapitalistes. Ces manifestations étaient marquées par une ambiance festive mais provocatrice, attirant principalement des jeunes militants.

L’indignation politique

Les scènes de liesse observées dans plusieurs villes ont suscité de vives réactions politiques. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a condamné ces manifestations sur le réseau social X : « Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, devrait inspirer de la retenue et de la dignité. Ces scènes sont honteuses. »

Le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a également critiqué ces rassemblements, qualifiant les images de feux d’artifice à Paris de « scènes indignes qui donnent la nausée. »

Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, a marqué des décennies de la vie politique française. Détesté par certains pour ses positions extrêmes et ses déclarations polémiques, il est également considéré comme un architecte de l’extrême droite moderne en France. Sa disparition continue de polariser l’opinion, comme en témoignent les célébrations de joie et les condamnations officielles qui ont suivi l’annonce de sa mort.

Ces rassemblements, bien que spontanés, illustrent la place symbolique qu’occupait Jean-Marie Le Pen dans le débat politique français, même après son retrait de la vie publique.

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