Une soirée à l’origine du signalement
Le 31 juillet, un homme de 23 ans participe à une soirée dans un logement situé à Dijon. Pensant se rendre à un rendez-vous libertin avec consentement mutuel, il finit par avoir des doutes en observant le comportement de la femme présente.
« Elle m’a fait une fellation, mais elle paraissait absente. Je n’étais pas sûr qu’elle savait ce qu’elle faisait », a confié le jeune homme aux enquêteurs.
Face à cette situation, il prévient immédiatement la police. L’intervention rapide des forces de l’ordre mène à la garde à vue du mari, âgé de 62 ans, qui a reconnu avoir invité plusieurs hommes chez lui ce soir-là.
Une mise en examen pour viol aggravé
L’homme a été mis en examen pour viol avec administration de substances. Selon le parquet, il aurait administré à son épouse des quantités importantes d’alcool, voire des médicaments, afin de diminuer sa conscience et de la rendre vulnérable.
Lors de son audition, la femme a nié avoir donné son accord pour ces rapports : « Je ne voulais pas, je ne savais même pas qui entrait dans la chambre », a-t-elle déclaré aux enquêteurs.
Un témoignage glaçant de la victime
Âgée de 44 ans, la femme a décrit une scène marquée par la confusion et l’incompréhension. D’origine cambodgienne, elle affirme ne pas se souvenir clairement de ce qui s’est passé ce soir-là, mais évoque une sensation de malaise récurrent.
« Tous les deux ou trois mois, il me fait boire. Je me réveille sans souvenirs et avec des douleurs partout », a-t-elle affirmé à la télévision.
Selon la plaignante, ce n’était pas un acte isolé. Elle évoque plusieurs épisodes au cours des dernières années. « Il me donnait des cachets. Il insistait pour que je les avale », poursuit-elle. L’hypothèse de médicaments dissimulés ou imposés est désormais au cœur de l’enquête.
Les versions s’opposent
De son côté, l’homme de 62 ans reconnaît avoir organisé des soirées libertines mais conteste formellement toute forme de violence. Son avocate précise que ces rencontres étaient « occasionnelles, avec le consentement du couple ».
« Mon client n’a jamais eu l’intention de contraindre qui que ce soit. Il regardait, mais n’a pas participé », a précisé son avocate, Maître Nathalie Lepert-de-Courville.
Elle insiste sur le fait que des médicaments retrouvés au domicile étaient uniquement destinés à « soulager ses douleurs dorsales ».
Des analyses toxicologiques en cours
Le parquet de Dijon a demandé des examens toxicologiques pour évaluer si la victime a été droguée à son insu. Ces analyses visent à détecter la présence d’alcool, de sédatifs ou de psychotropes. Elles prendront plusieurs semaines.
Une affaire qui rappelle celle de Mazan
Cette situation rappelle l’histoire sordide de Gisèle Pelicot, victime durant plusieurs années de viols organisés par son mari à Mazan. Dans cette nouvelle affaire, la question du consentement et de la manipulation au sein du couple est centrale.
La justice devra trancher entre deux versions très opposées. Le mari, incarcéré depuis le 2 août, reste présumé innocent jusqu’à l’issue de la procédure. La victime, quant à elle, est suivie psychologiquement depuis les révélations de cette affaire.