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Djamel, 43 ans, tué par l’ex-compagnon de sa conjointe à Cappelle-la-Grande

Le 31 août 2024, un drame s’est joué à Cappelle-la-Grande, une commune située dans le Nord de la France. Djamel, 43 ans, a été mortellement renversé par la voiture de l’ancien compagnon de sa conjointe. L’attaque s’est déroulée avenue du Général-de-Gaulle, non loin du collège Van-Der-Meersch, vers 20h30. Selon les témoignages, l’agresseur aurait intentionnellement roulé à plusieurs reprises sur la victime.

Les secours, alertés par des habitants ayant entendu des cris, ont tenté de réanimer Djamel, sans succès. L’auteur présumé, Jérôme Décofour, âgé lui aussi de 43 ans, a pris la fuite avant d’être arrêté par les forces de l’ordre. Placé en garde à vue, il fait l’objet d’une enquête pour meurtre, confiée à la police nationale de Dunkerque.

Une dimension raciste révélée par les proches

Au-delà du drame familial, les éléments révélés par la famille de Djamel mettent en lumière un aspect raciste profondément ancré dans ce crime. Zohra, la mère de Djamel, a découvert que son fils subissait depuis des mois un harcèlement à caractère raciste de la part de Jérôme Décofour. Ce dernier, membre actif d’un groupe d’extrême droite nommé “Brigade française patriote”, aurait multiplié insultes et actes de provocation. Parmi ces provocations : des injures comme “bougnoule” ou des cadeaux offensants comme du saucisson marqué “pur porc, 100 % halal”.

Djamel avait déposé plusieurs plaintes entre juin et août 2023, évoquant notamment la possession d’armes illégales par son harceleur. Ces plaintes, pourtant alarmantes, ont été classées sans suite.

L’agresseur appartenait à une milice d’extrême droite, la “Brigade française patriote”. Ce groupe, qui regroupe des survivalistes, est connu pour ses entraînements paramilitaires et ses discours haineux. Selon des chercheurs, cette brigade est composée de près de 800 membres répartis sur le territoire, souvent d’anciens militaires ou des individus fascinés par les armes.

Les membres de cette organisation se revendiquent patriotes, mais leurs activités laissent entrevoir une préparation à une guerre civile qu’ils jugent inévitable. Leur rhétorique raciste et leurs liens avec des mouvances néonazies renforcent l’inquiétude autour de cette organisation.

Le profil de Jérôme Décofour révèle des connexions avec des figures emblématiques du néonazisme français. Des documents et photos récupérés montrent des échanges avec des membres de la Division nationaliste révolutionnaire (DNR), un groupe accusé de préparer des attentats. Lors de réunions ou d’événements, des gestes nazis et des inscriptions antisémites explicites ont été observés, renforçant les soupçons de collaboration entre ces organisations.

Zohra, la mère de Djamel, est déterminée à faire reconnaître le caractère raciste de ce meurtre. Elle demande une enquête approfondie sur les activités de la “Brigade française patriote” et sur les connexions idéologiques ayant pu motiver cet acte. Soutenue par des associations antiracistes, elle a déposé une plainte pour incitation à la haine raciale contre cette organisation.

Djamel, travailleur social apprécié et père de famille, n’était pas simplement une victime d’un différend familial. Il est devenu le symbole des dangers du racisme organisé, nourri par des discours haineux et une montée des extrémismes en France. La reconnaissance officielle de ces faits est cruciale pour que de tels drames ne se reproduisent pas.