Le 19 décembre dernier, Dominique Pélicot a été reconnu coupable des actes d’une gravité exceptionnelle qui se sont déroulés à Mazan, dans le Vaucluse. Il a écopé de la peine maximale : 20 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Face à ce verdict, son avocate a déclaré ce lundi matin sur Franceinfo :
« Il a décidé de ne pas interjeter appel du verdict prononcé à son encontre. »
Cette décision implique que Dominique Pélicot n’aura pas à comparaître une nouvelle fois devant une cour d’assises, à moins que le parquet général ne décide de faire appel à son tour.
Dominique Pélicot a expliqué sa décision par une volonté d’éviter une nouvelle épreuve judiciaire à son ex-épouse, Gisèle Pélicot, qui a courageusement témoigné pendant tout le procès. Selon son avocate :
« Il estime que ce serait une nouvelle épreuve et de nouveaux affrontements pour son épouse, qu’il ne considère pas comme son adversaire. »
Malgré l’ampleur des faits, il semble vouloir mettre un terme à cette affaire sur le plan judiciaire. Béatrice Zavarro a également souligné que son client « considère aujourd’hui que judiciairement, la page doit se tourner ».
Si Dominique Pélicot ne fait pas appel, une quinzaine de coaccusés ont déjà interjeté appel du verdict, et d’autres pourraient encore se décider avant la date limite. Ces hommes, jugés coupables de complicité dans ce réseau de violences sexuelles, ont été condamnés à des peines allant de trois ans de prison (dont deux avec sursis) à 20 ans de réclusion criminelle.
Le procès en appel, qui se tiendra devant une cour d’assises avec des jurés populaires, pourrait aboutir à des peines plus lourdes. Comme l’a expliqué un avocat de la défense, les jurés citoyens pourraient être moins cléments que les magistrats professionnels.
De son côté, Gisèle Pélicot, âgée de 72 ans, a exprimé sa détermination à affronter un éventuel nouveau procès. L’un de ses avocats, Stéphane Babonneau, a déclaré :
« Elle n’a pas peur d’un nouveau procès. Si cela devait se produire, elle y ferait face, tant que sa santé le lui permet. »
Gisèle Pélicot, qui a enduré des années d’abus, reste néanmoins discrète sur son rôle dans cette affaire. Elle souhaite avant tout retrouver une vie normale et refuse d’être érigée en icône ou modèle.
Avec le recours en appel de plusieurs coaccusés, le prochain procès se déroulera devant une cour d’assises composée de jurés populaires. Cette configuration pourrait changer la donne. Selon certains avocats, l’impact médiatique du premier procès pourrait influencer les décisions des jurés, les poussant à prononcer des peines plus sévères.
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