Le plan de rémunération le plus ambitieux jamais proposé
Le directeur général de Tesla a présenté un projet qui pourrait lui permettre d’obtenir jusqu’à 12 % supplémentaires du capital de l’entreprise. Si les objectifs sont atteints, cette rémunération équivaudrait à près de 1 000 milliards de dollars, soit environ 870 milliards d’euros. Ce plan repose sur des conditions spectaculaires : une capitalisation boursière de 8 500 milliards, la production de 20 millions de véhicules électriques par an, le déploiement d’un million de taxis autonomes et autant de robots humanoïdes Optimus.
Selon Reuters, même en atteignant seulement deux de ces objectifs, Elon Musk toucherait environ 26 milliards de dollars, soit plus que la rémunération cumulée de Mark Zuckerberg, Tim Cook, Larry Ellison et Jensen Huang réunis.
Le fonds norvégien monte au créneau
Le fonds souverain de Norvège, premier fonds au monde et septième actionnaire de Tesla, a officiellement annoncé qu’il voterait contre le projet. Dans un communiqué publié le 4 novembre, il explique :
« Bien que nous reconnaissions la valeur considérable créée sous la direction visionnaire de M. Musk, nous sommes préoccupés par le montant total de la rémunération, la dilution du capital et l’absence de mesures pour atténuer le risque lié à une personne clé. »
Le fonds juge ce plan trop dépendant de Musk lui-même. En cas de départ du milliardaire ou de baisse de performance, Tesla serait fragilisée. C’est d’autant plus problématique que Musk a déjà menacé de quitter l’entreprise si son plan n’était pas validé, ou de ralentir les projets liés à l’intelligence artificielle.
Les actionnaires divisés
Le vote sur ce plan aura lieu lors de l’assemblée générale de Tesla à Austin, au Texas. Certains investisseurs, comme Baron Capital, soutiennent le projet, tandis que d’autres — dont le puissant cabinet de conseil ISS — appellent les actionnaires à voter contre, pointant “l’ampleur démesurée” du dispositif.
Les géants de la finance comme BlackRock, Vanguard et State Street n’ont pas encore annoncé leur position, mais leur décision pourrait être déterminante. Si le plan est rejeté, ce serait un revers symbolique pour Musk, déjà critiqué pour son implication dispersée entre Tesla, SpaceX et X.
Un bras de fer qui dépasse la finance
Au-delà de la somme, cette bataille met en lumière un débat plus large : jusqu’où peut aller la rémunération d’un dirigeant dans une économie dominée par les géants technologiques ? Elon Musk se défend en expliquant qu’il veut être récompensé à la hauteur des ambitions qu’il porte pour Tesla, notamment dans l’intelligence artificielle et la robotique.
Mais pour de nombreux observateurs, ce plan illustre surtout les excès d’un système où la performance individuelle prime sur la responsabilité collective. Le fonds norvégien, réputé pour sa rigueur éthique, semble bien décidé à ne pas céder face au milliardaire le plus influent — et controversé — de la planète.








