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En France, 75 % des demandes de divorce sont initiées par des femme

En France, 75 % des divorces sont demandés par des femmes, un chiffre qui illustre une réalité sociale complexe. Cette tendance, observée également dans d’autres pays occidentaux, reflète à la fois une évolution des rôles au sein des couples et les inégalités persistantes dans la répartition des responsabilités. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les femmes prennent plus souvent l’initiative de rompre le mariage.

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Avec l’augmentation de leur indépendance financière, les femmes sont moins contraintes de rester dans des relations insatisfaisantes. Les progrès sociaux et économiques des dernières décennies ont permis à de nombreuses femmes de participer activement au marché du travail. En 2016, une étude de l’Insee montrait que 70 % des femmes qui divorcent exercent une activité professionnelle. Cette indépendance leur donne les moyens de quitter une situation perçue comme déséquilibrée ou oppressante, même sans perspective immédiate d’un autre partenaire.

Les femmes qui demandent le divorce cherchent souvent à améliorer leur qualité de vie. Au-delà des aspects matériels, le bien-être émotionnel joue un rôle central. Beaucoup d’entre elles ressentent un épuisement mental lié à une charge domestique et familiale disproportionnée. Cette quête d’équilibre peut motiver une décision de séparation, surtout si elles estiment que leur épanouissement personnel est compromis dans le cadre du mariage.

Une intolérance croissante aux relations insatisfaisantes

La satisfaction émotionnelle est un critère de plus en plus important dans les relations. Les attentes des femmes ont évolué, et elles n’hésitent plus à quitter un mariage où elles ne se sentent pas soutenues, valorisées ou heureuses. Comme l’explique l’avocate spécialisée en droit de la famille, Michelle Dayan, les femmes ont souvent une exigence émotionnelle plus élevée que les hommes, en partie liée à leur rôle historique au sein du foyer. Lorsque cet environnement ne répond plus à leurs attentes, elles sont plus enclines à envisager une séparation.

Les femmes ont également tendance à avoir des réseaux plus étroits et plus fiables que les hommes. Elles bénéficient d’un soutien émotionnel qui facilite leur transition vers le divorce. Aux États-Unis, par exemple, 15 % des hommes déclarent n’avoir aucun ami proche, contre une proportion bien plus faible chez les femmes. Ce système d’entraide joue un rôle crucial dans leur capacité à prendre des décisions difficiles.

Les inégalités révélées par le divorce

Si les femmes sont les principales initiatrices des divorces, elles en subissent souvent les conséquences économiques les plus lourdes. Deux ans après un divorce, leur niveau de vie diminue en moyenne de 15 %, tandis que celui des hommes augmente de 2 %. Ces inégalités s’expliquent par plusieurs facteurs :

  1. Répartition inégale des patrimoines : Les hommes investissent davantage dans des biens durables (voitures, immobilier), tandis que les femmes assument souvent des dépenses courantes comme les courses.
  2. Pensions alimentaires insuffisantes : Lorsque des enfants sont impliqués, les pensions alimentaires sont parfois sous-évaluées ou même impayées. De plus, elles sont fiscalisées pour les femmes et non pour les hommes, aggravant l’écart financier.
  3. Impact des carrières interrompues : Les femmes réduisent fréquemment leur activité professionnelle pour élever leurs enfants, ce qui pénalise leur progression de carrière et leur retraite.