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Greenpeace a mené ce matin une action à la centrale nucléaire de Gravelines

Ce matin, à 9 heures, Greenpeace a organisé une action significative au sein de la centrale nucléaire de Gravelines pour dénoncer les risques accrus d’inondation et de submersion marine qui pèsent sur ce site. Située dans le Nord de la France, cette centrale est la plus grande d’Europe de l’Ouest, et les enjeux climatiques l’exposent à de nouveaux périls en raison de sa localisation dans le polder du delta de l’Aa.

Des activistes de Greenpeace sont entrés dans le périmètre de la centrale en utilisant des zodiacs pour se déplacer dans le canal de rejet de la centrale. Brandissant des banderoles portant le message « Montée des eaux, nucléaire à l’eau », ils ont déployé des fumigènes bleus et des cerfs-volants en forme de méduses pour illustrer la montée des eaux. Cette mise en scène vise à sensibiliser le public aux risques environnementaux que pose le projet de construction de deux nouveaux réacteurs sur ce site déjà vulnérable.

Des risques de submersion accentués par le changement climatique

Greenpeace France s’inquiète des conséquences du dérèglement climatique sur la centrale de Gravelines, construite dans une zone exposée aux inondations. En effet, l’élévation du niveau de la mer et la fréquence accrue des événements météorologiques extrêmes augmentent les risques de submersion dans cette région. Les experts estiment que d’ici 2100, une grande partie de la centrale pourrait se retrouver temporairement submergée lors des marées hautes.

Selon les dernières études de Greenpeace, la hausse du niveau de la mer constitue une menace croissante pour la sécurité de la centrale. L’ONG estime que le projet de construire deux réacteurs EPR2, chacun d’une puissance de 1600 MW, manque de précautions face aux risques climatiques. EDF, l’exploitant de la centrale, a prévu des mesures pour élever les nouvelles infrastructures à 11 mètres, mais pour Greenpeace, cela reste insuffisant face aux scénarios climatiques les plus pessimistes.

Le débat public sur les réacteurs EPR2

Depuis la mi-septembre, un débat public est en cours concernant l’installation de ces nouveaux réacteurs. Greenpeace critique EDF pour son manque de transparence dans la communication des risques climatiques aux citoyens. L’ONG appelle à un examen approfondi et indépendant de l’impact climatique, considérant qu’il est irresponsable de lancer un projet d’une telle ampleur sans étudier sérieusement les dangers d’inondation.

Des réunions publiques sont programmées pour permettre aux citoyens de poser des questions et de mieux comprendre les implications de ce projet. Greenpeace espère que cet échange participatif permettra de faire entendre les préoccupations des habitants du Dunkerquois et des parties prenantes locales.

Une opération perturbée par les forces de l’ordre

L’action de Greenpeace a rapidement attiré l’attention des autorités, et les gendarmes ont interpellé plusieurs militants. La préfecture du Nord indique que certains activistes ont été bloqués peu après avoir débarqué sur la digue nord de la centrale, tandis que d’autres, impliqués dans des actions à l’extérieur du site, ont également été arrêtés. Cependant, Greenpeace affirme que l’opération visait uniquement à dénoncer les dangers environnementaux et n’avait aucune intention de perturber le fonctionnement interne de la centrale.

La position de Greenpeace sur la sécurité nucléaire face aux inondations

Pour Greenpeace, le risque d’inondation est une menace directe pour la sécurité nucléaire. L’organisation rappelle qu’en 1999, la centrale du Blayais, en Gironde, a été partiellement inondée suite à une tempête, menaçant de couper l’alimentation des pompes de refroidissement. Cet incident démontre, selon l’ONG, la vulnérabilité des installations nucléaires face aux aléas climatiques.

Pauline Boyer, ingénieure et porte-parole de la campagne Transition énergétique chez Greenpeace, souligne que la mise en service de deux nouveaux réacteurs à Gravelines pourrait accentuer les risques pour la population et l’environnement :

Les projections climatiques indiquent clairement une hausse continue des risques de submersion pour les décennies à venir.

Greenpeace réclame qu’EDF renonce à ce projet d’extension de la centrale de Gravelines et privilégie des investissements dans des solutions énergétiques renouvelables. Pour Greenpeace, ces investissements permettraient de limiter les émissions de gaz à effet de serre et contribueraient à une transition écologique juste et durable.