Ce mardi 1er octobre 2024, plusieurs syndicats, dont la CGT, Solidaires et la FSU, appellent à une journée de grève et de manifestation pour demander l’abrogation de la réforme des retraites et réclamer une augmentation des salaires. Toutefois, cette journée s’annonce marquée par une faible mobilisation, tant dans les rues que dans les services publics, avec des perturbations limitées dans les transports et une participation modérée dans les écoles.
Un appel à la mobilisation interprofessionnelle
L’origine de cette grève remonte à l’annonce de la réforme des retraites, qui a repoussé l’âge de départ à 64 ans, une mesure largement contestée en 2023. Bien que cette réforme soit désormais en vigueur, les syndicats continuent de demander son abrogation et plaident pour des augmentations salariales face à une inflation persistante.
La manifestation principale de ce 1er octobre est prévue à Paris, avec un départ de la place Denfert-Rochereau à 14 heures en direction de la Bastille. Cependant, cette journée coïncide avec un autre événement politique majeur : le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier à l’Assemblée nationale, prévu à 15 heures. Ce télescopage entre l’action syndicale et un moment fort de la vie politique française rend la mobilisation plus complexe.
Des perturbations limitées dans les transports
Malgré les appels à la grève lancés par certains syndicats de la SNCF et de la RATP, les perturbations s’annoncent relativement mineures. En effet, la SNCF a déjà annoncé que la circulation des TGV serait normale, tandis que quelques perturbations légères pourraient toucher certains trains TER, Transilien et Intercités.
Du côté de la RATP, bien que la CGT ait déposé un préavis de grève, les lignes principales du métro parisien, des bus et des trams devraient fonctionner sans encombre. Les usagers des transports en commun parisiens ne devraient donc pas connaître de gros désagréments durant cette journée.
Mobilisation dans les écoles : une participation modeste
Dans le secteur de l’éducation, la FSU, principal syndicat des enseignants, a également appelé à la grève. Cependant, la participation s’annonce faible, avec peu de remontées du terrain signalant une forte mobilisation. Les perturbations pourraient toucher certaines cantines scolaires et activités périscolaires, mais l’impact global reste limité.
Le Snes-FSU, syndicat national des enseignants du second degré, souligne néanmoins l’importance de rappeler les difficultés actuelles du système éducatif français. Une enquête menée début septembre révélait que 56 % des collèges et lycées manquaient d’au moins un enseignant, une situation qui n’a cessé de s’aggraver. À cela s’ajoute la crainte de mesures d’austérité, alors que le gouvernement semble envisager de nouvelles coupes budgétaires dans les services publics, y compris l’éducation.
Une mobilisation en demi-teinte
Malgré les revendications légitimes portées par les syndicats, cette journée de grève semble souffrir d’une mobilisation plus faible que lors des précédents mouvements. Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, a indiqué que seulement 150 lieux de manifestations et rassemblements étaient prévus à travers la France, soit bien moins que les cortèges massifs du 1er mai dernier.
Plusieurs raisons expliquent cette faible participation. Le climat social actuel est marqué par un certain attentisme dans le monde du travail, une conséquence de l’épuisement des longues batailles menées contre la réforme des retraites en 2023. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, estime que ce sentiment est renforcé par une forme de désillusion politique chez de nombreux travailleurs, qui hésitent à se mobiliser après des mois de lutte sans résultats concrets.
Une situation sociale en attente de réponses
Cette grève du 1er octobre marque un premier signal pour le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier, mais l’ampleur de la mobilisation pourrait limiter son impact. Alors que de nombreux défis sociaux restent en suspens, notamment l’emploi des seniors, l’assurance chômage et les questions salariales, les syndicats espèrent encore pouvoir influer sur les décisions à venir.
Cependant, pour l’heure, la faible participation à cette journée de grève montre que le rapport de force n’est pas encore suffisamment consolidé pour peser significativement sur les décisions gouvernementales. Les semaines à venir, notamment avec les discussions autour du budget 2025, seront déterminantes pour savoir si ce mouvement pourra s’amplifier et retrouver l’élan des mobilisations de 2023.