Des analyses génétiques réalisées sur les échantillons respiratoires du patient ont révélé des mutations dans le gène de l’hémagglutinine (HA), une protéine essentielle à la liaison du virus aux cellules hôtes humaines. Ces mutations n’étaient pas présentes dans les échantillons prélevés sur les volailles de la propriété du patient, suggérant que les modifications sont apparues après l’infection.
Malgré la gravité du cas et les mutations observées, le CDC affirme qu’aucune transmission du virus à d’autres personnes n’a été détectée. À ce jour, il n’existe aucune preuve de transmission interhumaine aux États-Unis. Les mutations identifiées pourraient augmenter la capacité du virus à se fixer aux cellules des voies respiratoires supérieures chez les humains, mais leur impact exact reste incertain.
Les caractéristiques de la souche D1.1
Le patient a été infecté par la souche D1.1 du virus H5N1, une variante récemment détectée chez les oiseaux sauvages et les volailles aux États-Unis. Cette souche se distingue de la souche B3.13, plus fréquente dans les troupeaux de bovins laitiers et certaines volailles, mais qui n’a pas encore causé de cas graves chez les humains dans le pays.
La mutation identifiée chez le patient en Louisiane est similaire à celle observée dans un cas sévère au Canada, à British Columbia. Dans les deux situations, les mutations semblent être le résultat de la réplication du virus dans un organisme gravement infecté, plutôt qu’une modification préexistante dans la souche circulant chez les animaux.
Le cas en Louisiane souligne l’importance d’une surveillance génomique continue. Ces analyses permettent de détecter rapidement les mutations susceptibles de modifier le comportement du virus, comme une augmentation de sa transmissibilité ou une résistance aux traitements antiviraux.
Pour limiter les risques, le CDC insiste sur la nécessité de contenir les épidémies de grippe aviaire chez les oiseaux, qu’il s’agisse de volailles domestiques ou de troupeaux d’élevage. Les personnes travaillant avec des animaux infectés ou évoluant dans des environnements contaminés doivent adopter des mesures de prévention strictes, notamment le port d’équipements de protection individuelle.
Les chiffres de la grippe aviaire humaine aux États-Unis
Depuis avril 2024, 65 cas humains de grippe aviaire H5N1 ont été signalés aux États-Unis. Parmi ces cas :
- 39 cas étaient liés aux troupeaux de bovins laitiers.
- 23 cas provenaient d’élevages de volailles et d’opérations d’abattage.
- 1 cas est associé à une basse-cour privée en Louisiane.
Pour deux cas, la source d’exposition reste inconnue.
Comment se protéger de la grippe aviaire
Les autorités sanitaires recommandent plusieurs mesures pour réduire le risque d’exposition :
- Éviter tout contact direct avec des animaux malades ou morts, en particulier les oiseaux sauvages et les volailles.
- Porter des équipements de protection (masques, gants, lunettes) lors de tout contact avec des animaux potentiellement infectés ou leurs environnements.
- Éviter de manipuler des surfaces ou des matériaux contaminés par la salive, le mucus ou les excréments d’animaux infectés.
- Nettoyer et désinfecter les espaces contaminés après tout contact avec des oiseaux ou des environnements à risque.