Ce que la justice a décidé
Le tribunal correctionnel de Paris a sanctionné des violences avec arme commises dans l’espace public. Les vidéos, relayées sur TikTok, montraient un homme masqué approcher des passants et les piquer par surprise, parfois en les poursuivant. Les faits se déroulent en juin, dans un climat de psychose autour de piqûres anonymes signalées lors d’événements festifs.
Les peines complémentaires
- 1 500 € d’amende et interdiction d’armes pendant trois ans.
- Six mois ferme sur les douze prononcés. Sur ce point, la modalité d’exécution diffère selon les sources (mandat de dépôt ou aménagement).
Pourquoi l’affaire a choqué
Ces canulars ont surfé sur une peur réelle. Le soir de la Fête de la musique, les autorités ont recensé de nombreuses plaintes pour des piqûres anonymes, même si la matérialité n’a pas été établie dans la majorité des cas. Dans ce contexte, mimer des piqûres dans la rue, même sans produit, nourrit l’angoisse et peut créer un traumatisme.
Ce qu’a dit l’influenceur à l’audience
« Je n’ai pas pensé à ces gens, je leur ai fait peur. Même moi j’aurais peur si quelqu’un s’approchait avec une seringue. »
À l’audience, Ilan M. a reconnu l’impact de ses actes. Il assure avoir dit aux personnes qu’il s’agissait d’une blague, sauf à une victime qui avait pris la fuite. Dans ce dossier, un plaignant a obtenu 7 jours d’ITT pour choc traumatique.
Ce que cela change (et rappelle) pour les créateurs
Les vidéos « prank » qui franchissent la ligne du danger ou de l’atteinte à autrui exposent à des poursuites. Une seringue, même vide, est juridiquement une arme par destination. Filmer puis publier les scènes amplifie la portée du préjudice. La décision du tribunal rappelle que la recherche de buzz ne protège pas du droit pénal.
Réseaux sociaux : où est la limite ?
Les plateformes valorisent l’audience et la viralité. Mais imiter des contenus extrêmes vus à l’étranger n’efface ni le droit français, ni la responsabilité de l’auteur. Le juge évalue les faits concrets : peur provoquée, contexte, répétition, diffusion. Ici, le « c’était pour rire » n’a pas suffi.
Le contexte en quelques repères
Les faits
- Vidéos tournées à Paris en juin, publiées notamment sur TikTok, titrées « Le piqueur fou ».
- Condamnation à 12 mois dont 6 mois ferme, 1 500 € d’amende, 3 ans d’interdiction d’armes.
- Modalité d’exécution du ferme : mandat de dépôt selon plusieurs médias ; aménagement électronique évoqué par d’autres.
- Une victime identifiée avec 7 jours d’ITT.
Pourquoi on en parle autant
- Phobie collective autour des piqûres en soirée et en festival.
- Le débat sur la responsabilité des créateurs et l’effet d’entraînement des « pranks ».
L’influenceur Amine Mojito, aperçu en direction du palais de justice, a été placé en détention ce vendredi 3 octobre après avoir été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour avoir agressé des passants avec une seringue lors de la Fête de la musique en juin… https://t.co/YdE9H7UtL4 pic.twitter.com/5ZO0grkHc1
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) October 4, 2025