Inoxtag critiqué par l’alpiniste Pascal Tournaire

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L’ascension du mont Everest est reconnue comme l’un des défis les plus redoutables et dangereux du monde alpin. Atteignant 8 848 mètres d’altitude, ce sommet exige une préparation intense et une connaissance approfondie des conditions extrêmes en haute altitude. Le youtubeur Inoxtag s’est lancé dans cette aventure périlleuse, documentant son parcours dans le film « Kaizen ». Cependant, ce documentaire, qui a attiré l’attention de nombreux fans, n’a pas fait l’unanimité, notamment auprès des professionnels de l’alpinisme.

Inoxtag sous les critiques de Pascal Tournaire

Inoxtag, suivi par des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, a travaillé pendant un an pour préparer son ascension de l’Everest. Le documentaire « Kaizen », présenté en avant-première au Grand Rex, retrace cette aventure de 160 minutes, dévoilant les défis physiques et mentaux rencontrés par le jeune youtubeur. Cependant, malgré l’enthousiasme des fans et la portée inspirante de ce projet, certains alpinistes, dont Pascal Tournaire, ont exprimé des critiques sévères.

Pascal Tournaire, alpiniste expérimenté ayant lui-même gravi l’Everest en 1990, n’a pas mâché ses mots concernant le documentaire d’Inoxtag. Il estime que l’ascension réalisée par le youtubeur manque de réelle prouesse, soulignant que gravir l’Everest est accessible à « n’importe quelle personne en bonne santé » avec un minimum de préparation et de détermination. Selon Tournaire, l’exploit aurait été bien plus impressionnant s’il avait été réalisé sans l’aide d’oxygène. Il souligne d’ailleurs les propos de l’alpiniste Benjamin Vedrines, affirmant que :

Gravir l’Everest avec de l’oxygène, c’est comme faire le Tour de France avec un vélo électrique

Tournaire critique également le caractère « égocentré » du film. Il reproche à Inoxtag de focaliser le documentaire sur lui-même, ce qui, selon lui, diminue l’importance de l’exploit. Pour Tournaire, l’ascension est avant tout un dépassement de soi et une communion avec la nature, loin de l’auto-promotion. Il craint que le documentaire d’Inoxtag ne suscite un engouement irréfléchi pour l’Everest, contribuant ainsi au surtourisme déjà problématique sur ce sommet mythique.

L’une des principales préoccupations soulevées par Pascal Tournaire est l’impact environnemental que pourrait engendrer le documentaire d’Inoxtag. L’Everest souffre déjà d’une surfréquentation, avec des dizaines de tonnes de déchets abandonnés par les grimpeurs chaque année. Même si Inoxtag dénonce lui-même cette surfréquentation dans son documentaire, Tournaire estime que le youtubeur participe indirectement à ce phénomène. Avec des millions de jeunes impressionnés par son exploit, le risque est de voir se multiplier les tentatives d’ascension, aggravant ainsi la situation.

Tournaire évoque également les propos de Kanchha Sherpa, membre de la première équipe à avoir gravi l’Everest, qui a mis en garde contre la pollution sur les pentes du sommet. L’Everest, selon Kanchha Sherpa, est devenu « très sale » en raison des déchets laissés par les alpinistes, ce qui nécessite une action pour limiter le nombre de grimpeurs et préserver cet environnement unique.

Le documentaire « Kaizen » d’Inoxtag soulève des questions sur l’équilibre entre exploit personnel et responsabilité environnementale. Si l’initiative d’Inoxtag inspire indéniablement une nouvelle génération à se lancer dans des défis audacieux, elle illustre également les enjeux liés à la médiatisation de l’alpinisme. Les montagnes, et en particulier l’Everest, ne sont pas seulement des terrains de jeu pour les aventuriers en quête de sensations fortes, mais des écosystèmes fragiles nécessitant respect et préservation.

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