Une fermeture administrative qui cache une affaire plus grave
L’Institut Alfoulk, situé à Antony dans les Hauts-de-Seine, a d’abord été fermé le 20 octobre 2025 pour des raisons de sécurité. Selon la préfecture, de graves manquements ont été constatés lors d’un contrôle : câbles électriques dangereux, absence de portes coupe-feu, matériel non conforme. La décision semblait purement administrative, liée à un problème de sécurité incendie.
Mais l’affaire a pris une autre tournure quand Europe 1 a révélé l’existence d’enregistrements audio provenant de cours et prêches donnés au sein de l’institut. Le contenu, déjà transmis aux autorités, soulève des soupçons de dérives islamistes et de prosélytisme radical.
Des discours violents et contraires aux valeurs de la République
Les enregistrements visent directement Serge Althaparro, également appelé Abdallah Althaparro, présenté comme le responsable et prédicateur de l’Institut Alfoulk. Dans ces prêches, datant d’une quinzaine d’années mais toujours diffusés, il appelle à rejeter les lois françaises et tient des propos radicaux.
« Les Français sont devenus les alliés du diable et recevront un châtiment douloureux », peut-on entendre dans l’un des extraits révélés.
Dans d’autres passages, il s’en prend directement aux institutions françaises et aux élus, accusés d’« adultère » et d’« homosexualité ». Il y dénonce un État « pervers » qui « corrompt les croyants ».
Polygamie, mariage forcé, misogynie : des prêches rétrogrades
Au-delà du discours politique hostile, certains prêches contiennent également une apologie de pratiques illégales en France :
- promotion de la polygamie ;
- justification du mariage forcé de mineures ;
- rejet du mariage civil français considéré comme « invalide » ;
- affirmation que seul le mari peut prononcer un divorce ;
- soumission stricte des femmes à l’autorité masculine.
L’institut imposait par ailleurs des règles internes contestées : séparation systématique femmes-hommes, tenue islamique obligatoire, et même autorisation écrite d’un mari ou d’un père pour les femmes souhaitant suivre un cours.
Un signalement judiciaire pour dérives idéologiques
Face à ces éléments, le préfet des Hauts-de-Seine a transmis un signalement au parquet. L’enquête pourrait ouvrir la voie à des poursuites pour provocation à la haine, apologie de pratiques illégales et atteinte à la dignité humaine.
Le préfet Alexandre Brugère a déclaré vouloir faire respecter « les valeurs de la République », rappelant que « l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas négociable ».
Une affaire emblématique des tensions autour de la radicalisation
L’Institut Alfoulk était jusqu’ici peu connu du grand public. Pourtant, il avait déjà fait l’objet d’un signalement en février 2025 pour soupçons d’idéologie islamiste. La découverte de ces prêches relance le débat sur le contrôle des lieux d’enseignement religieux privés et sur la lutte contre les discours extrémistes diffusés localement.
L’affaire est désormais entre les mains de la justice. L’association, de son côté, parle d’une « fermeture temporaire » et affirme vouloir rouvrir « après mise aux normes ».








