Une intrusion dans les appartements d’une députée RN
Ce dimanche 25 mai, Eva Son-Forget, élue entre 2017 et 2022 sous le nom de Joachim Son-Forget, a profité de son badge toujours actif pour entrer au 101 rue de l’Université, adresse bien connue des députés. Selon plusieurs sources, elle se serait directement rendue dans la chambre de Manon Bouquin, députée Rassemblement national de l’Hérault, qui avait laissé ses clés à l’accueil.
À l’intérieur, Eva serait restée plusieurs heures avant de repartir en emportant des effets personnels appartenant à la parlementaire : deux robes et une veste. Elle aurait également vidé le minibar de la chambre, contenant notamment de l’eau, des jus, et de l’alcool.
Le lendemain matin, un collaborateur de l’Assemblée affirme avoir aperçu Eva Son-Forget être prise en chasse par la sécurité dans les couloirs du bâtiment. L’élue RN n’a été informée de l’incident que trois jours plus tard, le mercredi suivant, par les services internes, qui l’ont également prévenue qu’une plainte avait été déposée.
Un parcours politique sous le signe des polémiques
Joachim Son-Forget avait été élu en 2017 grâce à la vague En Marche qui a suivi l’élection d’Emmanuel Macron. Médecin de formation, il s’était rapidement fait remarquer pour ses propos polémiques sur les réseaux sociaux, souvent accusés de sexisme. Ce comportement l’a conduit à quitter le groupe parlementaire LREM dès 2018.
En 2021, il opère un virage politique en rejoignant publiquement la campagne d’Éric Zemmour. Son apparition au meeting de Villepinte avait déjà marqué un tournant dans sa communication politique, flirtant avec la provocation permanente.
En 2024, Son-Forget fait la une des journaux pour une autre affaire : refus d’obtempérer sous cocaïne lors d’un contrôle à Paris. Peu après, elle annonce sa transition de genre et demande à être appelée Eva Son-Forget. Loin d’apaiser les tensions autour de sa personne, cette nouvelle identité s’accompagne de comportements toujours plus déroutants.
Une Assemblée nationale en état de choc
Cette affaire pose de nombreuses questions sur la gestion des badges d’accès des anciens députés. Comment une personne n’ayant plus de mandat peut-elle encore pénétrer dans un espace aussi sensible ? Plusieurs voix commencent déjà à s’interroger sur les failles du système de sécurité de l’Assemblée.
Pour l’instant, les services de l’Assemblée n’ont pas officiellement communiqué sur les suites de cette affaire, mais le retentissement médiatique est immense. L’image de l’institution en sort une fois de plus égratignée, avec un sentiment de malaise qui ne faiblit pas.
Entre provocations, déclarations controversées, soutien à des figures d’extrême droite et désormais intrusion illégale dans les appartements parlementaires, Eva Son-Forget est devenue une figure atypique de la scène politique française. Une trajectoire chaotique qui continue de fasciner autant qu’elle inquiète.