Dans une scène déchirante capturée par des images récentes, Kshamenk, une orque de 35 ans, est montrée presque immobile, fixant le portillon de son enclos pendant 24 heures d’affilée. Ce triste spectacle se déroule dans le parc aquatique Mundo Marino, le plus grand aquarium d’Argentine, où Kshamenk est détenu depuis plus de trois décennies.
Un calvaire de longue durée
Kshamenk a été capturé en 1992, alors qu’il n’avait que trois ans, sur la côte de la baie de Samborombón, à Buenos Aires. Selon les responsables du parc, il aurait été trouvé échoué aux côtés de trois autres orques par des pêcheurs. Après avoir été transporté à Mundo Marino, il a été placé dans un bassin de béton où il vit depuis, séparé de son environnement naturel.
Depuis la mort de son compagnon de bassin, Belen, en 2000, Kshamenk a vécu dans une isolement total. Cela fait maintenant 24 ans qu’il est privé de la compagnie d’autres membres de son espèce, ce qui est particulièrement cruel pour une créature aussi sociale et intelligente qu’une orque. Les orques, connues pour leur comportement familial et leurs liens sociaux forts, sont des animaux qui souffrent immensément lorsqu’elles sont isolées.
Une captivité controversée
Les conditions de détention de Kshamenk ont suscité l’indignation de nombreux visiteurs et activistes. Le bassin dans lequel il est maintenu est non seulement étroit, mais également peu profond, limitant ainsi considérablement ses mouvements. Les orques, dans la nature, peuvent nager jusqu’à 160 kilomètres par jour, explorant de vastes étendues d’océans. À Mundo Marino, Kshamenk est confiné dans une petite piscine, ce qui est une violation flagrante de ses besoins biologiques.
Un timelapse de 24 heures, filmé par le groupe de campagne UrgentSeas le 12 août, montre l’orque languissant dans son bassin, fixant la porte de son enclos comme si elle espérait être libérée. Ces images ont ravivé les appels à sa libération et à la fermeture des parcs marins qui continuent de détenir des cétacés en captivité.
Un appel à l’action
La situation de Kshamenk a attiré l’attention de diverses organisations de protection des animaux. UrgentSeas, une organisation non gouvernementale dédiée à la fin de la captivité des animaux marins, mène une campagne active pour transférer Kshamenk dans un sanctuaire marin. Ce sanctuaire lui offrirait non seulement un espace plus vaste et adapté à ses besoins, mais aussi l’opportunité de socialiser avec d’autres orques, ce qui est essentiel pour son bien-être psychologique.
Kshamenk est désormais la dernière orque captive en Argentine, une situation qui renforce l’urgence de son cas. Les défenseurs des droits des animaux soulignent que chaque jour passé en captivité est un jour de souffrance pour cette créature majestueuse, qui mérite de retrouver une vie plus proche de ce que la nature lui offre.
Les images de Kshamenk ont choqué le monde et relancé le débat sur la captivité des cétacés. Alors que de nombreux parcs marins à travers le monde ont commencé à revoir leurs pratiques, certains continuent de maintenir des orques dans des conditions inacceptables. Le sort de Kshamenk rappelle tragiquement celui de Tilikum, une autre orque détenue au SeaWorld aux États-Unis, dont l’histoire a été largement médiatisée par le documentaire Blackfish.
Les militants espèrent que la situation de Kshamenk encouragera une prise de conscience mondiale sur les conditions des animaux marins en captivité et mènera à des changements législatifs significatifs. En Argentine, une pétition sur Change.org a déjà recueilli plus de 700 000 signatures, demandant la mise en œuvre d’une loi qui mettrait fin aux spectacles d’animaux marins en captivité.
🚨 Des militants demandent à l'aquarium Mundo Marino en Argentine de libérer une orque de 35 ans confinée dans un petit bassin depuis 1992.
— 75 Secondes 🗞️ (@75secondes) August 22, 2024
L'orque, Kshamenk, regarde fixement la porte du réservoir « 24 heures sur 24 ».
Le compagnon de réservoir de Kshamenk est décédé en 2000,… pic.twitter.com/kwLLTYSgKl