La CNIL demande à la ville de Nice de désactiver les caméras

La ville de Nice est au cœur d’une polémique après la décision de la CNIL de demander l’arrêt immédiat d’un dispositif de vidéosurveillance installé devant les écoles. Ce système, basé sur un algorithme, déclenchait une alerte lorsqu’un véhicule restait stationné plus de cinq minutes à proximité des établissements scolaires. Une technologie jugée trop intrusive par le gendarme des données personnelles.
CNIL nice caméra

Un système actif depuis 2020 dans les écoles niçoises

Depuis quatre ans, 144 écoles de Nice étaient équipées d’un dispositif vidéo capable de détecter automatiquement un véhicule en stationnement prolongé. Concrètement, 77 caméras dites « augmentées » surveillaient les abords des établissements, sans capter d’images de visages ou de plaques d’immatriculation.

L’objectif : renforcer la sécurité autour des accès de service, souvent moins protégés, en générant une alerte à destination du centre de supervision urbain. Un agent de la police municipale pouvait alors analyser la situation et décider d’intervenir si nécessaire.

Selon les services de la ville, une dizaine d’alertes par jour étaient générées sans enregistrement d’informations personnelles. Pourtant, la CNIL considère que ce type de surveillance reste incompatible avec les principes de protection des données.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, conteste cette lecture. Pour lui, il s’agit d’un système préventif non intrusif, qui ne vise ni les individus ni leurs données. Il rappelle que la CNIL avait été informée du dispositif dès son lancement.

La CNIL justifie sa décision par une exigence de proportionnalité

Dans son courrier du 20 mai, l’autorité indépendante rappelle la nécessité de limiter la surveillance de l’espace public au strict nécessaire. Elle estime que ce système, même s’il n’identifie pas les personnes, constitue une analyse automatisée de comportements, ce qui exige un cadre légal clair et adapté.

Ce n’est pas la première fois que la CNIL intervient à Nice. Déjà en 2023, elle avait mené une inspection complète du dispositif de vidéosurveillance de la ville.

Une réaction politique immédiate

Furieux, Christian Estrosi dénonce une décision « hors du temps », reposant sur « une loi de 1978 dépassée ». Il a immédiatement annoncé deux mesures : la saisie du Conseil d’État et le lancement d’une pétition pour demander une réforme urgente du cadre réglementaire.

Le maire veut réactiver le système à la rentrée de septembre, avec l’appui du gouvernement. Il souhaite une modification rapide des textes pour permettre le retour de ces dispositifs algorithmiques dans les lieux publics sensibles.

Nice, ville pilote de la vidéosurveillance algorithmique

Avec plus de 4 500 caméras installées et un budget 2025 prévoyant l’ajout de 300 unités, Nice est souvent présentée comme un laboratoire de la surveillance intelligente. La ville explore de nombreux usages de l’intelligence artificielle dans le traitement des images, notamment pour détecter les dépôts sauvages ou fluidifier la circulation.

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