Des raisons économiques, mais pas que
Les raisons sont multiples : inflation des prix, récoltes plus faibles, mais aussi des changements d’habitudes. Le vin coûte en moyenne 30 % plus cher qu’avant la crise sanitaire, notamment à cause des hausses de coûts de production et de transport. En parallèle, la production mondiale a reculé à 225,8 millions d’hectolitres, soit une baisse de 4,8 %.
En Europe, qui représente presque la moitié des ventes mondiales, la consommation a baissé de 2,8 %. En France, pays emblématique du vin, elle a encore reculé de 3,6 % en 2024. Les États-Unis, premier marché mondial, affichent une chute de 5,8 % à 33,3 millions d’hectolitres.
Un facteur souvent cité est la baisse générationnelle : la nouvelle génération boit moins que ses parents. Le vin devient une boisson qu’on consomme surtout lors des fêtes, et les jeunes cherchent des produits plus légers, ou sans alcool. Cela change tout pour les habitudes de consommation.
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Une production en crise
La production mondiale est aussi à son niveau le plus bas depuis plus de 60 ans. Les viticulteurs ont dû faire face à des conditions climatiques extrêmes : sécheresse dans certaines régions, pluies excessives dans d’autres. En 2024, la production est tombée à 225,8 mhl, en dessous des pires prévisions.
L’Italie est redevenue le premier producteur mondial avec 44 millions d’hectolitres, devant la France à 36,1 mhl (en baisse de 23 %) et l’Espagne à 31 mhl. Les États-Unis suivent, mais leur production a aussi chuté de 17,2 %.
Des pays comme l’Argentine, le Chili ou l’Afrique du Sud ont enregistré leurs pires vendanges depuis 20 ans. Le réchauffement climatique et l’instabilité des précipitations compliquent la culture de la vigne.
Un commerce mondial déséquilibré
Les échanges internationaux n’ont pas échappé à cette crise. En 2024, 99,8 millions d’hectolitres ont été exportés. Le volume reste stable, mais reste 5 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années. La différence se fait sur les prix : la valeur totale des exportations a atteint 35,9 milliards d’euros, avec un prix moyen de 3,60 euros par litre.
Grâce à ses vins pétillants comme le Prosecco, l’Italie reste en tête des exportations. Le vin italien continue de séduire de nombreux marchés, malgré la baisse générale de la demande.
Les surfaces viticoles dans le monde ont diminué. Cela s’explique par des ajustements au marché, des restrictions environnementales, mais aussi une meilleure efficacité des exploitations.
Le secteur viticole entre dans une phase de transformation. Les professionnels doivent composer avec moins de demande, des coûts en hausse et un climat incertain. Les habitudes changent : moins de vin, mais plus de qualité. Et les jeunes générations orientent la tendance vers des produits plus respectueux de l’environnement et souvent moins alcoolisés.