Des menaces explicites et un « contrat » émis depuis la prison
Un détenu incarcéré aux Baumettes, et présumé membre actif de la DZ Mafia, a lancé un contrat d’exécution contre la directrice de la prison et son adjoint. Ce « contrat » aurait été largement diffusé via les réseaux sociaux, offrant une somme importante, estimée à 120 000 euros, pour la mise à mort des deux cadres.
Le gang DZ Mafia, connu pour son implication dans le trafic de drogue et sa violence extrême, est soupçonné de vouloir imposer son autorité au sein du système pénitentiaire.
Dans la nuit du 1er au 2 décembre, deux hommes armés ont été arrêtés près de la prison des Baumettes. Originaires d’Avignon et de l’Île-de-France, ils circulaient en voiture avec des armes, notamment un pistolet automatique et un grand couteau. Selon les forces de l’ordre, ces individus étaient en mission pour exécuter le contrat.
Après leur garde à vue, les deux suspects ont été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire avec préméditation et sont actuellement détenus provisoirement.
Face à cette menace directe, des mesures de protection strictes ont été mises en place pour la directrice et son adjoint. Ils ont également été temporairement éloignés de leurs fonctions afin d’assurer leur sécurité.
Le ministère de la justice, par la voix du garde des sceaux, a condamné ces actes avec fermeté et apporté son soutien aux agents concernés. « Il est inadmissible que des professionnels soient ainsi menacés dans l’exercice de leurs missions », a déclaré le ministre.
Ces menaces interviennent dans un contexte de violences croissantes liées au trafic de drogue dans la région marseillaise. Depuis janvier, ces activités ont entraîné 23 décès, souvent sur fond de luttes territoriales entre gangs.
Les syndicats pénitentiaires ont exprimé leur inquiétude face à une nouvelle génération de criminels plus organisés et plus dangereux. Ils dénoncent une situation où les agents de justice deviennent des cibles privilégiées.
Une enquête a été ouverte pour menaces de mort sur représentant de l’autorité publique et association de malfaiteurs. Le détenu à l’origine des intimidations a été placé en garde à vue et pourrait faire face à de lourdes sanctions supplémentaires.
Les enquêteurs cherchent également à établir d’éventuelles complicités internes ou externes ayant permis la mise en place du contrat.
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