La Fédération nationale de l’enseignement privé musulman plaide pour davantage d’ouvertures d’écoles musulmanes

La Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEM) plaide pour l’ouverture de davantage d’écoles privées musulmanes en France, soulignant une demande croissante de la communauté. La fédération, qui regroupe un réseau d’établissements scolaires musulmans, déplore un nombre restreint d’écoles, malgré une forte demande, ainsi que des restrictions administratives qui freinent leur expansion.
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Un réseau d’écoles sous-représenté

Créée en 2014, la FNEM est une structure destinée à fédérer et organiser l’enseignement privé musulman en France. Elle regroupe plusieurs écoles, collèges et lycées, principalement sous contrat avec l’État. Cependant, malgré la croissance de la communauté musulmane, la FNEM constate que les ouvertures d’établissements musulmans sont très limitées. Selon la fédération, cette situation crée un déséquilibre par rapport à d’autres réseaux d’enseignement privé.

Makhlouf Mamèche, président de la FNEM et directeur de l’association Averroès, explique que, bien que l’islam soit la deuxième religion de France, la communauté musulmane est largement sous-dotée en écoles privées. Cette situation est d’autant plus préoccupante que certaines institutions, comme le lycée Averroès de Lille, ont vu leur contrat d’association avec l’État résilié, limitant encore davantage l’offre scolaire.

Des fermetures et des restrictions administratives

L’un des principaux obstacles rencontrés par l’enseignement privé musulman est la tendance aux fermetures administratives ou à la rupture des contrats d’association avec l’État. Le cas du lycée Averroès, fondé en 2003 et passé sous contrat en 2008, est particulièrement emblématique. Considéré comme un établissement d’excellence, son contrat d’association a été résilié en 2023, invoquant un non-respect des principes fondamentaux de la République.

La FNEM souligne que cette tendance à la restriction des écoles musulmanes est une problématique croissante. Le secteur de l’enseignement privé musulman est constamment soumis à des contrôles stricts, et de nombreuses écoles font face à une pression administrative qui complique leur développement.

Une demande croissante et une offre insuffisante

Selon la FNEM, la demande pour des écoles privées musulmanes n’a jamais été aussi forte, mais l’offre reste très réduite. Alors que les familles cherchent des alternatives éducatives correspondant à leurs valeurs et à leur culture, le manque d’écoles sous contrat freine leur accès à un enseignement de qualité.

Pour répondre à cette demande, la FNEM insiste sur l’importance pour l’enseignement privé musulman de prendre sa place dans le paysage éducatif français. La fédération plaide pour une égalité de traitement par rapport aux autres réseaux d’enseignement privé, comme l’enseignement catholique qui domine le secteur.

L’enseignement catholique : une majorité écrasante

En comparaison, l’enseignement catholique représente 95 % des élèves inscrits dans les établissements privés sous contrat. À la rentrée 2023, la FNEM ne comptait que onze établissements sous contrat, accueillant environ 1 886 élèves, un chiffre dérisoire face aux 7 000 établissements catholiques en France.

Ce déséquilibre illustre la difficulté pour l’enseignement privé musulman de s’implanter et de se développer à la même échelle que l’enseignement catholique. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en 2023, l’enseignement catholique occupe une place prépondérante dans le secteur privé, tandis que les écoles musulmanes peinent à obtenir les autorisations nécessaires pour s’établir.

Une égalité de traitement exigée

Face à cette situation, la FNEM appelle à une réforme pour permettre à l’enseignement privé musulman de se développer dans les mêmes conditions que les autres réseaux. La fédération estime que le principe d’égalité de traitement doit être appliqué, permettant ainsi à la communauté musulmane d’accéder à un réseau d’écoles adaptées à ses besoins.

Pour la FNEM, les écoles musulmanes ne doivent plus être confrontées à des fermetures administratives injustifiées ni à des restrictions qui empêchent leur expansion. Elle appelle les pouvoirs publics à reconnaître le rôle essentiel que ces établissements jouent dans la société, en proposant une éducation inclusive et respectueuse des valeurs de la République.

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