En 2024, la richesse cumulée des 500 Français les plus fortunés a atteint un niveau record. Pour la première fois, elle dépasse les 1 200 milliards d’euros, atteignant 1 228 milliards €, selon le classement annuel du magazine Challenges publié le 18 juillet 2024. Cette augmentation de 5% par rapport à 2023 marque une nouvelle étape dans l’enrichissement des grandes fortunes françaises, malgré les turbulences économiques mondiales.
Bernard Arnault : toujours en tête malgré une légère baisse
Bernard Arnault, le magnat du luxe et PDG de LVMH, reste l’homme le plus riche de France avec une fortune estimée à 190 milliards d’euros. Bien que sa richesse ait diminué de 6,26% en un an, il conserve la première place. La baisse du cours de bourse de LVMH, en partie causée par les difficultés du marché chinois, a contribué à cette réduction. Cependant, Arnault demeure nettement en avance sur ses concurrents.
La famille Hermès et les Wertheimer : des fortunes en hausse
La famille Hermès se classe deuxième avec une fortune de 155 milliards d’euros, en hausse de 17 milliards par rapport à l’année précédente. Les héritiers de Chanel, Alain et Gérard Wertheimer, complètent le podium avec 115 milliards d’euros. Cette progression significative des fortunes familiales dans le secteur du luxe illustre la résilience et la croissance continue de cette industrie, malgré les défis économiques.
Françoise Bettencourt Meyers : la femme la plus riche de France
Françoise Bettencourt Meyers, héritière de L’Oréal, se situe à la quatrième place avec une fortune de 84,1 milliards d’euros. Elle demeure la Française la plus fortunée, avec une influence considérable dans le secteur des cosmétiques. Sa position souligne l’importance des héritages familiaux dans les classements des grandes fortunes.
Une concentration de richesse extrême
Les dix premières fortunes françaises accaparent à elles seules 693 milliards d’euros, soit plus de la moitié de la richesse totale des 500 plus riches. Cette concentration de richesse est frappante et met en évidence les inégalités économiques parmi les ultra-riches. Parmi ces dix, on note également la présence de figures comme Rodolphe Saadé et Xavier Niel, dont les fortunes continuent de croître.
Le nombre de milliardaires en France continue de croître, passant de 141 à 147 en une année. Il y a dix ans, ils n’étaient que 67, ce qui montre une expansion rapide des ultra-riches. Pour intégrer ce club très fermé en 2024, il fallait disposer d’une fortune minimale de 245 millions d’euros, contre 235 millions l’année précédente. Cette barre de plus en plus haute témoigne de la dynamique des grandes fortunes en France.
Le classement de cette année voit l’entrée notable de Pavel Durov, fondateur de Telegram, qui se place directement en 12e position avec une fortune de 13,9 milliards d’euros. Sa naturalisation française et sa réussite dans le domaine technologique illustrent la diversification des secteurs représentés parmi les grandes fortunes. Les cofondateurs de Mistral AI, une pépite française de l’intelligence artificielle, font également leur entrée dans le classement, signalant l’émergence de nouveaux secteurs de richesse.
La montée en flèche des grandes fortunes françaises intervient dans un contexte de tensions économiques et sociales. Alors que la richesse des ultra-riches atteint des sommets, la France continue de faire face à des défis majeurs comme la pauvreté et les inégalités sociales. En 2021, plus de 9 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté, une réalité qui contraste fortement avec l’accumulation de richesse par une minorité.
Les débats autour des conditions de travail et des salaires dans les grandes entreprises du luxe, telles que Hermès et LVMH, mettent en lumière les disparités économiques. Des mouvements syndicaux ont dénoncé les conditions de travail difficiles et les bas salaires, soulignant la nécessité de réformes pour une répartition plus équitable des richesses.
Classement Top 20 des 20 plus grosses fortunes de France
- Bernard Arnault (LVMH) – 190 milliards d’euros
- Famille Hermès – 155 milliards d’euros
- Alain et Gérard Wertheimer (Chanel) – 115 milliards d’euros
- Françoise Bettencourt Meyers (L’Oréal) – 84,1 milliards d’euros
- Rodolphe Saadé (CMA CGM) – 32 milliards d’euros
- François Pinault (Kering) – 24 milliards d’euros
- Emmanuel Besnier (Lactalis) – 20 milliards d’euros
- Pierre Castel (Groupe Castel) – 19 milliards d’euros
- Gérard Mulliez et sa famille (Auchan) – 18 milliards d’euros
- Patrick Drahi (Altice) – 16 milliards d’euros
- Xavier Niel (Iliad) – 14,5 milliards d’euros
- Pavel Durov (Telegram) – 13,9 milliards d’euros
- Laurent, Thierry Dassault et leur famille (Dassault Group) – 13,8 milliards d’euros
- Vincent Bolloré (Bolloré) – 11,5 milliards d’euros
- Nicolas Puech (Hermès) – 10,2 milliards d’euros
- Jean-Michel Besnier (Lactalis) – 9,5 milliards d’euros
- Marie Besnier Beauvalot (Lactalis) – 9,5 milliards d’euros
- Philippe Foriel-Destezet (Adecco) – 9 milliards d’euros
- Patrick Pouyanné (TotalEnergies) – 8,6 milliards d’euros
- Jean-Claude Decaux et sa famille (JCDecaux) – 8,5 milliards d’euros
Le record de la fortune cumulée des 500 Français les plus riches en 2024 reflète non seulement la dynamique économique des grandes entreprises, mais aussi les inégalités croissantes. Alors que les ultra-riches continuent d’accumuler des milliards, les défis sociaux et économiques restent un sujet de préoccupation majeur. Le classement de Challenges, bien que célébrant les succès individuels et entrepreneuriaux, rappelle également l’importance de politiques équilibrées pour assurer une croissance inclusive et équitable.