À l’occasion de la Journée internationale des filles, célébrée le 11 octobre, l’association Capital Filles a dévoilé son premier baromètre de confiance, réalisé en partenariat avec l’institut Occurrence (groupe Ifop). Ce baromètre, centré sur l’évaluation de la confiance en soi et en l’avenir des jeunes femmes, met en lumière l’importance du soutien social et familial dans leur quotidien. Ce rapport révèle des disparités marquantes entre les jeunes filles dites « soutenues » et celles qui se sentent « non-soutenues », notamment dans les quartiers populaires et ruraux.
Le baromètre Capital Filles se base sur plusieurs critères pour évaluer le niveau de soutien des jeunes filles. Les répondantes ont été invitées à noter différents aspects de leur vie sur une échelle de 0 à 10, couvrant des éléments tels que le soutien parental, l’appui des amis, la sécurité du quartier, et la possibilité de participer à des activités culturelles et sportives. Les jeunes filles qui ont donné une note de 7 à 10 sur au moins cinq items sont classées parmi les « soutenues », tandis que les autres sont qualifiées de « non-soutenues ».
Les résultats du baromètre montrent que le soutien social joue un rôle déterminant dans la confiance en soi. Les jeunes femmes qui se sentent soutenues par leur entourage affichent un niveau de confiance plus élevé que celles qui en manquent. 80 % des filles soutenues se disent confiantes dans leur situation actuelle, contre seulement 51 % des filles non-soutenues. Parmi ces dernières, 10 % déclarent même ne pas être confiantes du tout, alors que ce chiffre tombe à 3 % pour les filles soutenues.
Concernant l’avenir, la différence est tout aussi frappante. 78 % des filles soutenues envisagent leur futur avec optimisme, alors que 35 % des filles non-soutenues expriment des doutes quant à leur avenir, et 10 % d’entre elles ne sont pas du tout confiantes. Cette disparité souligne l’impact profond que peut avoir l’absence de soutien sur l’état d’esprit des jeunes femmes.
Le manque de soutien n’affecte pas seulement la perception de soi et de l’avenir, mais aussi le comportement quotidien. Les jeunes filles soutenues montrent un plus grand engagement dans la société, que ce soit à travers la participation à des associations sportives, des ONG, ou des mouvements politiques. 53 % des filles soutenues s’engagent dans ces activités, contre seulement 40 % des filles non-soutenues.
De plus, l’impact du soutien se reflète également dans la clarté de leur orientation professionnelle. 36 % des jeunes filles soutenues déclarent avoir une vision claire de leur orientation, alors que ce chiffre chute à 23 % pour celles qui ne bénéficient pas d’un soutien suffisant.
Le soutien familial se révèle crucial dans la construction de la confiance en soi. Pourtant, les résultats montrent que seulement 27 % des filles non-soutenues estiment recevoir un soutien réel de leurs familles, contre 62 % des jeunes femmes soutenues. L’absence de soutien familial se manifeste également dans les encouragements à participer à des activités culturelles : 5 % des filles non-soutenues reçoivent des encouragements dans ce domaine, contre 34 % des jeunes filles bénéficiant de soutien.
Quant à l’appui de l’équipe éducative, seulement 3 % des filles non-soutenues ressentent ce soutien, comparé à 17 % des jeunes femmes qui se sentent accompagnées par leur entourage éducatif. Ces chiffres montrent à quel point l’environnement relationnel des jeunes filles influence directement leur bien-être et leur capacité à se projeter positivement dans l’avenir.
Le soutien joue un rôle central dans l’inclusion sociale et l’émancipation des jeunes femmes. Les filles soutenues sont non seulement plus confiantes dans leur propre avenir, mais elles affichent également une plus grande confiance dans l’avenir du monde. Le baromètre montre que 42 % des filles soutenues sont confiantes quant à l’avenir du monde, tandis que ce chiffre tombe à 30 % pour les jeunes filles non-soutenues.
Elizabeth Tchoungui, présidente de Capital Filles, souligne l’importance de créer un écosystème de soutien inclusif, où chaque jeune fille, quel que soit son milieu d’origine, puisse bénéficier d’un accompagnement adapté. Elle appelle à une mobilisation collective des familles, éducateurs, mentors, ainsi que des acteurs publics et privés, afin de permettre aux jeunes femmes d’atteindre leur plein potentiel et de devenir des leaders dans leur domaine.
Outre le soutien relationnel, le baromètre met en lumière une autre problématique : celle des inégalités de genre. Moins de 48 % des filles interrogées estiment avoir les mêmes droits et opportunités que les garçons de leur âge. Cette perception des disparités de genre est particulièrement marquée chez les jeunes femmes issues des quartiers populaires et des territoires ruraux, qui se sentent souvent invisibilisées et absentes des débats publics.
Les résultats de ce premier baromètre de confiance sont un appel fort à l’action. L’association Capital Filles souhaite que ce rapport serve de levier pour encourager un changement de société, où les jeunes femmes des quartiers populaires et des campagnes bénéficieraient d’un soutien accru de la part de leur environnement, leur permettant ainsi de surmonter les obstacles et de réussir, indépendamment de leur origine sociale.
Avec près de 1 500 jeunes filles accompagnées par Capital Filles en 2024 et des milliers de lycéennes sensibilisées à l’égalité des genres et à la mixité des métiers, l’association poursuit son objectif de promouvoir l’autonomisation et l’inclusion des jeunes femmes.