Le braquage de la banque privée Milleis, ce qu’on sait

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Le braquage de l’agence bancaire Milleis située sur les Champs-Élysées, survenu en janvier 2019, reste l’un des épisodes criminels les plus audacieux de ces dernières années. À quelques jours du procès des cinq suspects, prévu pour ce mercredi 28 août 2024, de nouveaux détails émergent sur cet acte spectaculaire qui a choqué la France.

Un braquage planifié avec minutie

Le 22 janvier 2019, aux alentours de 8h30 du matin, la routine de l’agence Milleis est brutalement interrompue. Alors que le directeur de la banque commence sa journée, quatre hommes cagoulés et gantés s’introduisent dans les locaux. Armés et déterminés, ils séquestrent le directeur et un autre employé, leur passant des ceintures d’explosifs factices pour mieux les contrôler. Les braqueurs, affichant une grande maîtrise, neutralisent les systèmes d’alarme avec des moyens rudimentaires mais efficaces.

Pour éviter toute intrusion durant leur opération, les malfaiteurs apposent une pancarte sur la porte d’entrée indiquant une « Fermeture exceptionnelle pour raisons techniques ». Ce geste simple mais astucieux leur donne tout le temps nécessaire pour forcer les coffres forts situés au sous-sol. Pendant plusieurs heures, ils procèdent méthodiquement à l’ouverture de 68 coffres, y dérobant de l’argent, des bijoux, et des objets précieux. Le butin est estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros, bien que le montant exact reste inconnu.

La complicité du directeur de l’agence

L’enquête, menée par la Brigade de répression du banditisme (BRB), s’est avérée complexe, mais un élément crucial a permis de faire avancer les investigations. Après deux ans de recherches intensives, un retournement inattendu se produit : le directeur de l’agence avoue être complice du braquage. Selon les éléments recueillis, c’est lui qui aurait proposé aux braqueurs d’attaquer sa propre agence, en raison d’une dette personnelle de 25 000 euros. Ce détail fait de lui un acteur clé de ce coup monté, bouleversant ainsi le cours de l’enquête.

Ce n’est qu’après cette confession que les enquêteurs parviennent à identifier et arrêter les autres membres du commando. Les hommes, âgés de 39 à 60 ans, sont tous liés au grand banditisme, ce qui confirme la nature professionnelle de ce braquage. Cependant, malgré les arrestations, le butin n’a jamais été retrouvé, ajoutant une dimension mystérieuse à cette affaire déjà hors du commun.

Un procès très attendu

Le procès des cinq suspects s’ouvre donc ce mercredi 28 août 2024 au tribunal de Paris. Parmi eux se trouve le directeur de la banque, dont le rôle dans cette affaire sera l’un des points centraux des débats. Les accusations portées contre ces hommes sont graves : vol en réunion et association de malfaiteurs, des délits passibles de lourdes peines.

L’un des organisateurs présumés, Hicham E., reste cependant introuvable. Sa fuite ajoute encore une couche de complexité à ce dossier déjà riche en rebondissements. Les autorités continuent de le rechercher activement, mais sa disparition alimente les spéculations sur les véritables instigateurs de ce braquage.

Les enquêteurs de la BRB ont réalisé un travail méticuleux pour remonter la piste des braqueurs. Grâce à des analyses téléphoniques et à des prélèvements scientifiques rigoureux, ils ont pu identifier les membres du commando malgré les nombreuses fausses pistes laissées par ces derniers, comme des touffes de cheveux récupérées chez un coiffeur et disséminées sur les lieux pour tromper les analyses ADN.

De plus, l’agence Europol a également apporté son soutien à cette enquête, étant donné que certains suspects possèdent des actifs dans d’autres pays européens. Cette coopération internationale témoigne de l’envergure de ce braquage et de l’attention qu’il a suscitée au-delà des frontières françaises.

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