Le milliardaire Pierre-Édouard Stérin parmi les repreneurs de Valeurs actuelles

VA Stérien

Un trio aux commandes

L’investisseur principal s’appelle Benjamin La Combe. Cet entrepreneur a fait fortune en créant une société de paysagisme avant de la revendre. C’est lui qui prendra la présidence de l’hebdomadaire une fois la vente finalisée. À ses côtés, deux partenaires : Pierre-Édouard Stérin et la famille Caude, déjà impliquée dans des projets médiatiques en ligne.

Dans un communiqué, les nouveaux actionnaires précisent que la vente devrait être bouclée dans les prochaines semaines. Ils assurent aussi vouloir donner au magazine les moyens de se développer sans interférer avec les choix éditoriaux de la rédaction.

Le rôle limité de Pierre-Édouard Stérin

Souvent présenté comme un financier discret mais influent, Pierre-Édouard Stérin sera ici un partenaire minoritaire. Selon les informations du Figaro, il ne siégera pas au conseil d’administration. Un choix qui tranche avec ses ambitions passées : en 2024, il avait tenté de racheter le magazine Marianne, mais s’était heurté au refus de la rédaction.

Son nom continue pourtant de faire débat. Fondateur des coffrets cadeaux Smartbox, Stérin finance depuis quelques années des associations, des médias conservateurs et des think tanks. Son projet Périclès, dévoilé en 2024, annonce des investissements massifs pour promouvoir une vision libérale et conservatrice de la société.

Un journal en pleine mutation

Du côté de la rédaction, pas de révolution annoncée. Tugdual Denis, directeur de la rédaction depuis 2023, reste en place. Arrivé après le départ mouvementé de Geoffroy Lejeune, il a lancé en janvier une nouvelle formule du journal. Celle-ci se veut plus tournée vers les enquêtes, les formats longs et le reportage, tout en affichant un cap “libéral-conservateur”.

« Le rôle d’un éditeur n’est pas d’influer sur les contenus, mais de donner à la rédaction les moyens d’exercer son travail dans les meilleures conditions possibles », ont déclaré les repreneurs.

Un message qui vise à rassurer, alors que le journal a souvent été accusé d’orienter ses contenus pour servir des agendas politiques.

Un défi numérique et éditorial

Avec cette reprise, les nouveaux investisseurs promettent aussi de miser sur la transformation numérique. Objectif : moderniser les formats, renforcer la présence en ligne et s’adapter aux habitudes de lecture d’un public plus jeune. Un enjeu majeur, puisque la diffusion moyenne du journal s’établissait autour de 73 000 exemplaires par semaine en 2025, selon l’ACPM.

Cette orientation pourrait redéfinir l’image du titre, souvent perçu comme un magazine papier classique. Pour un lectorat étudiant ou jeune actif, très connecté, ce virage pourrait s’avérer stratégique.

Un titre toujours au cœur du débat public

Valeurs actuelles a régulièrement fait polémique ces dernières années, notamment avec des Unes choc sur des thèmes comme l’immigration ou l’écologie. Avec ce changement de propriétaires, le journal reste sous les projecteurs, partagé entre modernisation et continuité idéologique.

Reste à voir si cette nouvelle gouvernance permettra de séduire un lectorat plus large ou si le magazine restera cantonné à son public traditionnel. Dans tous les cas, ce rachat confirme une tendance : la presse française attire toujours des investisseurs fortunés, prêts à peser sur le débat public.

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