Une décision longuement préparée
Cette baisse de la limitation de vitesse n’est pas une surprise pour les Parisiens. Depuis 2018, la mairie travaille sur ce projet, motivé principalement par des préoccupations de santé publique et d’amélioration de la qualité de vie des 500 000 riverains vivant à proximité du périphérique. Anne Hidalgo a d’ailleurs rappelé que cette mesure avait été votée au Conseil de Paris en 2018 avec une large majorité.
La réduction de la vitesse à 50 km/h vise plusieurs objectifs : réduire les nuisances sonores, diminuer la pollution atmosphérique et améliorer la sécurité routière. Ces priorités s’inscrivent dans une démarche plus large de transition écologique de la capitale, amorcée notamment avec le Plan Climat annoncé fin 2023.
Un héritage des jeux olympiques de 2024
Cette décision s’inscrit également dans la continuité des mesures prises pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Anne Hidalgo a précisé que cette mesure, ainsi que la création d’une voie réservée au covoiturage et aux transports collectifs, représente un des héritages des Jeux. Cette voie, utilisée pendant l’événement, pourrait être pérennisée pour faciliter les déplacements partagés et réduire l’empreinte carbone des trajets quotidiens.
Une baisse qui ne fait pas l’unanimité
Bien que la décision ait été largement soutenue au Conseil de Paris, elle a également suscité des critiques, notamment de la part de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, et d’autres opposants. Selon Pécresse, cette mesure pourrait avoir peu d’impact, car en journée, la vitesse moyenne sur le périphérique est déjà inférieure à 50 km/h en raison des embouteillages fréquents. Elle a notamment déclaré que cette mesure risquait d’engendrer plus de congestion et de pollution, plutôt que de les réduire.
D’autres voix se sont également élevées, dénonçant une mesure antisociale qui pourrait pénaliser ceux qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser leur voiture. Clément Beaune, ministre des Transports à l’époque, avait exprimé son désaccord lors de l’annonce initiale, jugeant cette décision trop radicale.
Le périphérique parisien, construit en 1973, a vu ses limitations de vitesse progressivement réduites au fil des décennies. En 1993, la vitesse autorisée est passée de 90 km/h à 80 km/h, puis en 2014, une nouvelle baisse a limité la vitesse à 70 km/h. Cette réduction à 50 km/h marque donc une nouvelle étape dans cette tendance visant à adapter la vitesse aux conditions de circulation et aux enjeux environnementaux.
Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), la vitesse moyenne sur le périphérique se situe déjà entre 35 et 50 km/h pendant la journée, et dépasse rarement 70 km/h, sauf la nuit. Les analyses montrent que la réduction de la vitesse pourrait avoir un effet bénéfique sur les nuisances sonores et améliorer la sécurité des usagers.
Malgré les critiques, la mairie de Paris semble déterminée à appliquer cette mesure dès le 1er octobre 2024. David Belliard, adjoint à la maire en charge de la voirie, a rappelé que la décision de la limitation de vitesse sur le périphérique relève de la mairie de Paris, bien que la gestion des radars routiers dépende de l’État. Un consensus devra donc être trouvé avec le préfet de police de Paris pour rendre cette mesure pleinement opérationnelle.
Les débats autour de l’efficacité réelle de cette réduction de la vitesse sont loin d’être clos. Tandis que les défenseurs de la mesure mettent en avant ses avantages pour la santé publique et l’environnement, ses opposants craignent qu’elle ne fasse qu’empirer les problèmes de circulation et de pollution en Île-de-France.
Un impact à suivre
À partir du 1er octobre, il sera intéressant d’observer l’impact réel de cette nouvelle limitation de vitesse. Les premiers retours des usagers, ainsi que les analyses des effets sur la qualité de l’air et les nuisances sonores, permettront de juger de l’efficacité de cette mesure. L’enjeu est de taille pour Paris, qui souhaite devenir une capitale plus verte et plus respectueuse de l’environnement