Ce texte, mis en consultation publique jusqu’au 14 mars, pourrait permettre aux établissements scolaires, crèches et universités d’utiliser à nouveau des assiettes, couverts et gobelets en plastique pour le service des repas.
Une interdiction initialement prévue par la loi EGalim
Adoptée en novembre 2018, la loi EGalim visait à réduire l’impact environnemental des cantines scolaires en interdisant les contenants en plastique destinés à la cuisson, la réchauffe et le service des repas. Cette mesure avait été renforcée par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020, étendant cette interdiction aux établissements de santé accueillant des enfants, comme les services de pédiatrie, d’obstétrique et de maternité.
Cependant, face aux pressions de l’industrie de la plasturgie et aux difficultés rencontrées par certaines collectivités pour appliquer cette interdiction, le gouvernement pourrait faire machine arrière en autorisant certains contenants en plastique réutilisables.
Une consultation publique mouvementée
Malgré une mise en ligne discrète et des problèmes techniques sur la plateforme de consultation publique, le projet de décret a déjà suscité près de 1 500 commentaires en quelques jours. De nombreux citoyens et organisations dénoncent une régression écologique, soulignant les risques pour la santé des enfants et l’impact négatif sur l’environnement.
Des parents d’élèves, des associations écologiques et des professionnels de santé alertent sur les dangers des perturbateurs endocriniens contenus dans certains plastiques, ainsi que sur l’augmentation des déchets plastiques que ce décret pourrait engendrer.
Des critiques de toutes parts
Les opposants au texte dénoncent un lobbying industriel ayant influencé cette décision. Plusieurs associations, comme Cantine sans plastique France, rappellent que des alternatives durables existent et sont déjà mises en place dans de nombreuses communes. Le retour en arrière envisagé par le gouvernement est perçu comme une incohérence par rapport aux engagements pris en matière de transition écologique.
Certaines collectivités locales avaient déjà investi dans des solutions alternatives comme l’inox ou la céramique pour se conformer aux réglementations à venir. Le retour à la vaisselle plastique pourrait ainsi anéantir ces efforts et engendrer des coûts supplémentaires pour les collectivités.
Quel avenir pour les cantines scolaires ?
La question reste ouverte : le gouvernement va-t-il maintenir cette modification ou écouter les nombreux avis défavorables exprimés dans la consultation publique ? Les résultats de cette consultation et les décisions qui en découleront seront scrutés de près par les défenseurs de l’environnement et les professionnels de la santé.
Si ce décret est validé, les cantines scolaires et d’autres établissements accueillant des jeunes enfants pourraient voir le plastique redevenir la norme, avec des conséquences encore incertaines sur la santé publique et l’écologie.
Les citoyens ont encore quelques jours pour exprimer leur avis et tenter de faire entendre leur voix avant la décision finale du gouvernement.
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