Les circonstances du crime
Camille Anguenot et Théo Decouchant se sont rencontrés en boîte de nuit en novembre 2021. Ce soir-là, Théo avait été invité par Camille à passer la soirée chez elle, à Oiselay-et-Grachaux, un petit village situé entre Vesoul et Besançon. La nuit aurait viré au drame lorsque Théo, selon les déclarations de Camille, se serait montré insistant malgré ses refus. La jeune femme a expliqué au tribunal que, réveillée par ses caresses non consenties, elle lui a d’abord porté trois coups de poing au visage, avant de se saisir d’un couteau de cuisine pour le poignarder au niveau du ventre.
Dans un acte supplémentaire de violence, Camille est ensuite allée chercher une cordelette dans sa chambre et, dans un moment qu’elle qualifie de folie, elle a utilisé cette corde pour étrangler Théo. Selon les expertises légales, la mort de Théo est survenue par strangulation en six minutes, un laps de temps glaçant, durant lequel il a tenté de desserrer la corde en vain.
Le comportement après le meurtre
Ce qui choque profondément dans cette affaire, c’est le comportement de Camille après avoir tué Théo. Ne manifestant aucun signe de panique, elle a continué sa vie comme si de rien n’était. Après avoir caché le corps dans sa salle de bains, elle a utilisé la carte bancaire de la victime pour financer ses dépenses personnelles. Elle s’est même rendue à Bordeaux pour rejoindre un autre amant, puis à Dijon, et a fait changer les plaques d’immatriculation de la Peugeot de Théo, tout cela sans avoir de permis de conduire. Camille a envoyé un message trompeur depuis le téléphone de Théo, prétendant qu’il était reparti sans encombre après leur soirée.
Le rôle des réseaux sociaux
Durant la semaine suivant le meurtre, la mère de Théo, inquiète de ne plus avoir de nouvelles de son fils, a signalé sa disparition. En parallèle, Camille Anguenot, dans une tentative apparemment calculée pour échapper aux soupçons, a partagé sur Facebook l’avis de recherche de Théo, affirmant qu’il était parti le lendemain matin de leur rendez-vous. Cependant, les enquêteurs, après avoir rassemblé plusieurs éléments de preuve, ont rapidement dirigé leurs soupçons vers elle.
L’enquête et la découverte du corps
C’est finalement le 6 décembre 2021 que les enquêteurs de la police judiciaire se sont rendus au domicile de Camille Anguenot à Oiselay-et-Grachaux. À leur grande surprise, ils ont découvert le cadavre de Théo, enveloppé dans des sacs-poubelle et scotché, dans un placard à balais de la maison. Le corps était positionné en vertical, entouré de scotch brun, dans un état qui a horrifié les enquêteurs.
Lors de son arrestation, Camille a d’abord nié, puis avoué son crime, expliquant qu’elle avait agi après une prétendue agression sexuelle de Théo, bien que cette version n’ait pas été corroborée par les preuves disponibles. Les enquêteurs, ainsi que les psychologues, ont décrit Camille comme une menteuse manipulatrice, qui voyait en Théo un « pigeon », quelqu’un dont elle espérait tirer de l’argent et des avantages matériels.
Les détails glaçants révélés au procès
Au cours de son procès, Camille Anguenot a répondu sans détour aux questions du président de la cour, assumant pleinement les faits tout en décrivant avec une étrange neutralité les détails du meurtre. « J’assume. Je reconnais », a-t-elle déclaré avec un calme inquiétant. Ce manque apparent d’empathie a été souligné à plusieurs reprises par les enquêteurs et les experts psychologiques. Ces derniers ont relevé une forme de détachement émotionnel chez la jeune femme, qui semblait plus affectée par la vente de ses chevaux que par le meurtre de Théo.
La réaction des proches de la victime
Le procès a été marqué par les témoignages poignants de la famille de Théo. Ses parents et amis ont décrit un jeune homme timide, « attiré par Camille » et espérant débuter une relation amoureuse. La sœur, la mère et le père de Théo ont tous témoigné de la douleur et de l’incompréhension causées par la perte de leur fils. L’accusée, de son côté, est restée impassible pendant la majorité des témoignages, provoquant une indignation silencieuse dans la salle d’audience.
Les enjeux du verdict
À ce jour, Camille Anguenot risque une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour « homicide volontaire, vol et escroquerie ». Son procès, qui doit s’achever ce vendredi 13 septembre 2024, est attentivement suivi par les médias et le public en raison de la brutalité des faits et du profil déroutant de la jeune femme. Les experts psychiatriques divergent sur l’état mental de l’accusée, certains évoquant une altération du discernement, tandis que d’autres estiment qu’elle était pleinement consciente de ses actes.