Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a lancé un appel à la grève pour le jeudi 14 novembre. Cette mobilisation fait suite à l’adoption d’un amendement par les députés visant à alourdir la fiscalité sur le transport aérien. Le SNPL, majoritaire dans la profession, a également prévu un rassemblement devant l’Assemblée nationale en fin de matinée. L’objectif de cette manifestation est de dénoncer l’impact de cette nouvelle taxe sur le secteur aérien.
Pourquoi cette mobilisation ?
L’amendement, introduit dans le projet de loi de finances 2025, vise à générer un milliard d’euros de recettes supplémentaires en taxant davantage les billets d’avion. Cette taxe concerne les vols en classe économique, les compagnies low-cost, ainsi que les jets privés. Selon le ministre des Transports, cette mesure s’inscrit dans un double objectif : réduire la dette budgétaire de l’État et répondre aux exigences de la dette climatique en orientant les voyageurs vers des moyens de transport plus écologiques, comme le train.
Le SNPL estime que cette nouvelle taxation aura des conséquences graves pour l’emploi et la compétitivité du secteur aérien français. Le syndicat a exprimé ses craintes quant à une éventuelle multiplication par trois de la taxe sur les billets d’avion sans consultation préalable des acteurs du secteur. Cette hausse pourrait engendrer des pertes importantes pour les compagnies françaises, déjà fragilisées par les effets persistants de la crise sanitaire.
Le SNPL appelle non seulement les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se joindre au mouvement. Un porte-parole du syndicat a déclaré :
Cette taxation injuste menace de couper les ailes de l’aviation française et pourrait entraîner des milliers de suppressions d’emplois dans les années à venir.
Le syndicat demande au gouvernement de revenir sur cette décision afin de préserver la compétitivité des compagnies aériennes françaises et d’éviter une pression fiscale supplémentaire.
L’une des justifications avancées pour cette nouvelle taxe est la comparaison entre les prix des billets d’avion et de train. Le ministre des Transports a souligné que de nombreux Français ne comprennent pas pourquoi un trajet en avion est souvent moins cher qu’un trajet en train, en particulier sur certaines lignes low-cost. En alourdissant la fiscalité sur les billets d’avion, le gouvernement souhaite encourager les voyageurs à opter pour des solutions de transport moins polluantes, comme le train.
Mobilisations dans d’autres secteurs
La grève du 14 novembre dans le secteur aérien s’inscrit dans un contexte de tensions sociales plus large en France. Plusieurs secteurs ont récemment annoncé des mouvements de grève pour protester contre les mesures économiques et budgétaires du gouvernement. Les agriculteurs prévoient une manifestation le 15 novembre, suivis par la SNCF le 21 novembre, qui organisera une journée de mobilisation contre l’ouverture à la concurrence et la restructuration de son secteur fret.
Outre le SNPL, d’autres syndicats du secteur, dont l’Unsa transport, l’Unsa PNC et la CFE-CGC FNEMA, ont également exprimé leur désaccord avec la nouvelle taxation. Ces organisations dénoncent une mesure « mortifère pour les emplois » et appellent à manifester le 14 novembre devant l’Assemblée nationale. Ils estiment que l’augmentation de la fiscalité sur le transport aérien pourrait freiner la reprise du secteur et compromettre des milliers d’emplois.
Cette grève des pilotes et la manifestation prévue risquent de perturber fortement les vols le 14 novembre. Les voyageurs sont encouragés à vérifier l’état de leur vol et à prévoir des solutions alternatives si possible. Le mouvement pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur aérien, avec des retards et des annulations à anticiper.