Un premier mouvement dès le 7 mai
Le premier jour de mobilisation est prévu le mercredi 7 mai, veille du jour férié du 8 mai. Le préavis s’étend en réalité du mardi 6 mai à 19h jusqu’au jeudi 8 mai à 8h. Cette période stratégique pourrait impacter des milliers de voyageurs qui avaient prévu un long week-end de quatre jours.
Le syndicat réclame une augmentation des primes de traction pour les conducteurs, affirmant qu’elles sont régulièrement revues à la baisse selon les réorganisations internes. Après plusieurs réunions jugées « inutiles », Sud-Rail a décidé de passer à l’action.
Trois jours de grève supplémentaires du 9 au 11 mai
Dans la foulée, les contrôleurs sont appelés à débrayer du 9 au 11 mai, couvrant ainsi l’ensemble du pont du 8 mai. L’objectif est cette fois de dénoncer les plannings imprévisibles et les changements imposés à la dernière minute. Sud-Rail demande également une augmentation de 100 € par mois de la prime de travail pour ces agents.
Pour l’instant, aucun autre syndicat n’a rejoint le mouvement, mais la possibilité d’un élargissement du conflit reste ouverte. Le Collectif national ASCT, souvent moteur lors des précédentes grèves, n’a pas encore pris position.
Un préavis plus large sur toute la période des ponts
Ce mouvement s’inscrit dans un préavis déposé dès la fin mars par Sud-Rail, couvrant une période très large : du 17 avril au 2 juin. Une façon de peser sur les discussions pendant les vacances de printemps et les week-ends prolongés du mois de mai.
En parallèle, la direction de la SNCF n’a pas encore annoncé de plan de circulation spécifique, attendant de voir si le mouvement est maintenu ou renforcé. Le syndicat, de son côté, espère encore pouvoir ouvrir des négociations avant le début des grèves.
Les voyageurs se souviennent encore des grèves de Noël 2022 et des vacances d’hiver 2024, qui avaient provoqué des centaines d’annulations. À chaque fois, les revendications portaient sur les mêmes points : reconnaissance du métier, gestion des plannings, et hausse des primes.
Sud-Rail, deuxième syndicat chez les contrôleurs et premier chez les conducteurs avec 33 % de représentativité, veut faire entendre la voix d’une base qu’il juge épuisée par les réorganisations internes.
Les travaux ferroviaires aggravent la situation
Comme si les grèves ne suffisaient pas, la SNCF a prévu des travaux sur plusieurs lignes importantes pendant les ponts de mai. Sur la ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), le trafic sera interrompu du 8 mai à 12h30 au 11 mai à 11h50, et à nouveau du 29 mai au 1er juin.
Dans le Sud-Est, la circulation sera coupée la nuit entre Nice et Vintimille, et les TGV INOUI s’arrêteront exceptionnellement à Toulon au lieu de Nice en semaine, à cause de travaux de modernisation autour de Fréjus et de la signalisation niçoise.
À Paris, le pont ferroviaire des Souverains, près de Saint-Lazare, entre en rénovation. Résultat : seuls 50 % des trains circuleront du 1er au 4 mai et du 8 au 11 mai, en pleine période de chassé-croisé.
Entre les arrêts de travail annoncés par Sud-Rail et les chantiers en cours sur les voies, les ponts de mai risquent d’être très perturbés. Des dizaines de milliers de voyageurs pourraient voir leurs plans bouleversés à la dernière minute.
La direction de la SNCF reste pour l’instant silencieuse, mais les prochaines semaines seront décisives pour éviter un blocage massif. Pour les usagers, le mot d’ordre est simple : anticiper, s’informer régulièrement, et prévoir des alternatives.
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