Des chiffres qui révèlent l’ampleur du phénomène
Menée par l’université de Washington à Seattle et financée par la fondation de Bill Gates, l’étude révèle des statistiques choquantes. À l’échelle mondiale, 18,9 % des femmes et 14,8 % des hommes ont été victimes de violences sexuelles avant leur majorité. Cependant, ces chiffres varient considérablement d’un pays à l’autre et selon les régions.
Par exemple, aux États-Unis, la proportion de femmes victimes de violences sexuelles est de 27,5 %, tandis qu’en Inde, ce chiffre atteint 30,8 % des femmes. En France, environ une femme sur quatre (soit 26 %) a été victime de violences sexuelles, un chiffre supérieur à la moyenne de l’Europe de l’Ouest, où il est de 20,7 %.
Les hommes ne sont pas épargnés par ce phénomène, bien qu’ils soient moins touchés. En France, 13,8 % des hommes ont subi des violences sexuelles pendant leur enfance ou adolescence, un chiffre qui reste élevé en comparaison mondiale.
Une sous-estimation probable des violences sexuelles
L’étude souligne que les violences sexuelles contre les enfants sont probablement sous-estimées. Les données sont limitées, notamment en raison des difficultés à mesurer ces agressions et de l’absence de critères uniformes pour les recenser. Les auteurs de l’étude appellent à une meilleure collecte de données pour orienter les efforts de prévention.
Les conséquences à long terme sur les victimes
Les victimes de violences sexuelles durant leur enfance ou adolescence sont exposées à de nombreux risques de santé mentale et physique. Elles présentent un risque accru de souffrir de troubles dépressifs majeurs, d’anxiété, de dépendances, ainsi que de problèmes de santé à long terme. De plus, elles ont souvent un épanouissement limité, avec des niveaux d’éducation et une réussite économique réduits.
Les effets sur la société et les droits humains
Les violences sexuelles envers les enfants et adolescents représentent un enjeu majeur pour la santé publique et les droits humains. Les chercheurs insistent sur l’impératif moral de protéger les jeunes et d’atténuer les effets cumulatifs de ces agressions sur leur vie, un appel qui a trouvé un écho lors de la première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence à l’égard des enfants en novembre 2024 à Bogota, en Colombie.
Le besoin urgent de changer la donne
Les chercheurs insistent sur la nécessité de collecter des données précises afin de mieux comprendre l’ampleur du phénomène et de mieux cibler les politiques de prévention. Cette étude met en lumière un besoin urgent de sensibilisation et de réformes pour lutter efficacement contre les violences sexuelles sur mineurs et pour assurer la sécurité des générations futures.
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