Une enquête relancée après plusieurs classements sans suite
Les accusations contre Lomepal ne datent pas d’hier. Plusieurs plaintes avaient été déposées entre 2017 et 2018, mais elles avaient été classées sans suite en janvier dernier, faute « d’éléments matériels suffisants ». Aujourd’hui, l’affaire resurgit : quatre femmes témoignent, dont deux jamais entendues auparavant dans les médias.
Parmi elles, Miranda Starcevic, 32 ans, qui prend la parole à visage découvert pour la première fois. Elle affirme avoir été victime d’un rapport « violent et non consenti » en mars 2017 à New York. À l’époque, Lomepal avait qualifié ces accusations de « mensonges » devant les enquêteurs.
Quatre récits, un point commun : l’absence de consentement
Miranda Starcevic : un rapport violent à New York
Miranda décrit un rapport imposé malgré son refus. Son avocate regrette aujourd’hui une instruction « incomplète » et évoque des « contradictions » dans la version de l’artiste et de son entourage.
Raphaëlle : « Je lui ai dit que je ne me sentais pas bien »
Deuxième plaignante citée, Raphaëlle avait 19 ans lors des faits qu’elle dénonce. En février 2018, elle accuse Lomepal d’avoir poursuivi un rapport sexuel malgré son opposition.
« Tu es juste stressée parce que je suis connu, j’ai l’habitude. »
Cette phrase aurait été prononcée par Lomepal, selon son témoignage. Devant la police, l’artiste dit ne pas se souvenir de ces événements.
Marie : « C’est quoi que tu ne comprends pas quand on te dit non ? »
Troisième témoignage : celui de Marie*, ancienne relation intime du rappeur. Elle assure avoir été réveillée par une pénétration non consentie en 2017.
« On sait très bien ce que ça veut dire quand vous dites non. »
Cette phrase, attribuée à Lomepal par Marie, résume la violence de la scène qu’elle décrit. L’artiste parle lui d’un récit « de science-fiction ».
Audrey : « Il insiste, il entre, je n’ai plus de contrôle »
Quatrième témoignage, révélé pour la première fois : celui d’Audrey*, 28 ans. Elle dit avoir rencontré Lomepal en boîte de nuit en 2018. Selon elle, il l’aurait raccompagnée chez elle puis aurait insisté pour entrer malgré son refus.
Elle décrit un baiser imposé et une relation subie :
« Je n’avais aucune prise, alors j’ai laissé faire. »
La défense du rappeur et la bataille judiciaire
Face à ces nouveaux témoignages, les avocates de Lomepal, Julie Benedetti et Jacqueline Laffont, rappellent que :
« La justice a fait son travail et a rendu sa décision après une longue enquête basée sur de nombreux éléments matériels. »
Elles soulignent que l’entourage de l’artiste a été auditionné, de même que des témoins des relations concernées.
Côté plaignantes, le discours est tout autre. Miranda et Marie se sont constituées parties civiles. Elles affirment que des témoins clés n’ont pas été entendus et dénoncent un traitement judiciaire insuffisant. Raphaëlle évoque même la « froideur du système » et dit ne pas se sentir capable de « tenir jusqu’à un jugement final ».
Quelle suite pour l’affaire Lomepal ?
La nouvelle plainte déposée début août pourrait entraîner la réouverture d’investigations par un juge d’instruction. À ce stade, Lomepal n’est pas condamné et continue de contester toutes les accusations. L’affaire illustre, une fois encore, la difficulté pour la justice de traiter des faits anciens de violences sexuelles, souvent liés à la parole contre parole et au manque de preuves matérielles.
*Les prénoms ont parfois été modifiés par la presse pour protéger l’identité des témoins.