Maes visé par une enquête pour assassinats

Le rappeur de Sevran, connu pour ses succès et ses clashs dans le rap game, se retrouve aujourd’hui au centre d’une affaire judiciaire d’une ampleur inédite. Accusé d’avoir commandité plusieurs assassinats, Maes voit son destin basculer entre exil, vengeance et détention au Maroc.
maes assassin

Un parcours marqué par la réussite… et la controverse

À seulement 30 ans, Maes, de son vrai nom Walid Georgey, a longtemps incarné la réussite du rap français. Originaire de Sevran, il s’est imposé avec des hits comme Madrina ou Blanche, devenant l’une des figures les plus populaires de sa génération. Mais derrière le succès, les tensions se multiplient.

Dès 2020, plusieurs incidents viennent assombrir son image. Des véhicules incendiés lors du tournage d’un clip, des menaces de mort et des tentatives de racket le poussent à quitter la France. Craignant pour sa sécurité, il s’installe à Dubaï, où il mène une vie de luxe, entouré de caméras de surveillance et coupé de son ancien entourage.

Le livre “L’Empire” relance l’affaire

Tout bascule avec la parution du livre L’Empire : enquête au cœur du rap français, écrit par Simon Piel, Paul Deutschmann et Joan Tilouine. Les auteurs y révèlent des éléments troublants liant Maes à des affaires criminelles en France. Selon leurs sources, le rappeur aurait proposé jusqu’à 150 000 euros pour éliminer deux de ses rivaux, dans un contexte de vengeance après le meurtre de son manager en 2022.

Le drame aurait profondément marqué l’artiste. À l’époque, il publie sur ses réseaux un message énigmatique :

« Montrer ses émotions devant les gens, c’est comme saigner à côté d’un requin. »

Une phrase interprétée par certains comme un aveu de méfiance, voire de colère contenue.

Une fuite internationale avant l’arrestation

Lorsque les enquêteurs français commencent à creuser la piste des commandites, Maes aurait déjà pris la fuite. De Dubaï à Oman, puis du Caire au Maroc, le rappeur tente d’échapper à la justice. Mais en octobre 2025, son avion privé est intercepté à Casablanca. Il est arrêté par les autorités marocaines et placé en détention.

Depuis, la France a officiellement demandé son extradition. Cependant, la procédure pourrait s’annoncer longue et complexe : Maes possède la double nationalité franco-marocaine, et le royaume chérifien n’extrade pas ses ressortissants.

Une affaire qui secoue le rap français

L’affaire Maes dépasse le simple cadre judiciaire. Elle soulève des questions sur la frontière floue entre le rap et le grand banditisme, un thème déjà abordé par plusieurs journalistes et chercheurs. Le livre L’Empire met en lumière des connexions inquiétantes entre certains artistes, des réseaux criminels et le monde du spectacle.

Sur les réseaux sociaux, les réactions s’enchaînent : certains fans expriment leur soutien, d’autres dénoncent une chute prévisible. Les débats en ligne oscillent entre fascination et indignation. Pour beaucoup, cette affaire symbolise la part d’ombre d’un milieu où succès, argent et violence s’entremêlent dangereusement.

Gims, dernier appel avant l’arrestation

Un détail a particulièrement retenu l’attention du public : juste avant son arrestation, Maes aurait appelé Gims pour solliciter une aide diplomatique. Le rappeur espérait, selon certaines sources, que son collègue puisse intervenir auprès du roi du Maroc pour lui éviter la prison. Une tentative désespérée restée sans effet.

Et maintenant ?

Détenu dans une prison marocaine, Maes attend de connaître la suite judiciaire de son dossier. Son équipe reste silencieuse, tandis que les autorités françaises poursuivent leurs démarches. L’artiste, autrefois symbole d’ascension sociale et de réussite urbaine, est aujourd’hui le visage d’un rap français en pleine zone grise, partagé entre art, affaires et tragédie.

Entre la légende du rap et la réalité des tribunaux, le destin de Maes semble suspendu à un fil — celui d’un empire qui pourrait bien s’effondrer.

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