Selon Mélanight, de son vrai nom Mélanie Amar, tout commence en juillet 2023. À cette époque, l’influenceuse présente son projet La Pire Classe à des responsables de M6 et W9. Ce concept, décrit comme une compétition éducative impliquant des influenceurs et des figures de la télé-réalité, visait à lutter contre le décrochage scolaire tout en divertissant les téléspectateurs.
Le projet aurait initialement séduit les responsables du groupe, mais aurait été rejeté sous prétexte que la thématique de l’éducation ne correspondait pas à leur ligne éditoriale. Quelques mois plus tard, Mélanight découvre avec stupeur que The Cerveau, une émission reprenant selon elle les principales caractéristiques de son idée, est en cours de diffusion sur W9.
D’après Mélanight, les ressemblances entre The Cerveau et son concept original sont troublantes. Elle affirme que :
- Le lieu de tournage, la Cité Universitaire de Paris, est identique à celui qu’elle avait envisagé.
- Les épreuves et la finale reprennent les mêmes structures que celles de son projet.
- Les costumes et les thématiques des jeux correspondent en tout point à son idée initiale.
- Certains candidats impliqués dans The Cerveau étaient présents lors de ses discussions avec M6.
Pour l’influenceuse, ces éléments constituent une preuve claire que son concept a été utilisé sans son consentement.
Face à ce qu’elle considère comme un acte de parasitisme, Mélanight réclame 1,3 million d’euros au groupe M6. Cette somme comprend le manque à gagner, le travail fourni pour développer le concept, ainsi que le préjudice moral subi.
Son avocat, maître Tom Michel, a récemment expliqué cette somme importante :
Une émission comme celle-ci peut générer des revenus colossaux. Ce montant correspond à une estimation réaliste des gains potentiels du projet.
Une première audience est prévue au tribunal fin février 2025.
De son côté, M6 conteste formellement les accusations de Mélanight. Dans un communiqué, le groupe qualifie ces allégations de « dénigrement » et affirme qu’il défendra fermement ses intérêts. Il souligne également que les similitudes évoquées ne suffisent pas à prouver un vol de concept, rappelant qu’aucun contrat n’avait été signé entre Mélanight et le groupe.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la protection des idées dans le domaine audiovisuel. Si Mélanight parvient à prouver que son concept a été repris sans son accord, cela pourrait encourager d’autres créateurs à défendre leurs droits face aux grandes entreprises médiatiques. Cependant, en l’absence de contrat ou de dépôt formel avant les négociations, les chances de succès peuvent être limitées.
Pour Mélanight, cette affaire va bien au-delà de l’aspect financier. Elle voit dans cette situation une forme de discrimination envers les figures issues de la télé-réalité, souvent perçues comme moins crédibles dans les milieux professionnels.
On m’a fermé la porte parce que je viens de la télé-réalité, comme si cela invalidait mes idées. C’était ma chance de prouver que je peux faire autre chose.