Une figure locale respectée et appréciée
À Voiron, tout le monde connaissait « Galinette ». Pendant des décennies, cette femme énergique a tenu un petit bar du centre-ville, lieu de rencontre des habitants et des habitués. Discrète mais chaleureuse, elle vivait seule dans son appartement du 36, rue de Sermorens, où elle avait ses habitudes et ses proches. C’est l’une de ses amies, inquiète de ne pas avoir de nouvelles, qui a découvert l’horreur : Raymonde gisant dans une mare de sang, frappée à onze reprises.
L’enquête a rapidement écarté la piste d’un cambriolage : aucune trace d’effraction ni lutte. L’agresseur avait manifestement été invité à entrer. Les habitants, eux, restent choqués.
« C’était une dame gentille, sans histoire. Personne ne méritait une fin pareille »
, confie un voisin à la presse locale.
Un suspect connu du voisinage
Quelques jours après le meurtre, les enquêteurs de Grenoble ont interpellé un homme de 48 ans, ancien ambulancier et compagnon d’une voisine de la victime. L’homme connaissait donc le quartier et savait que la vieille dame vivait seule. Placé en garde à vue, il a fini par reconnaître les faits lors de son audition, expliquant avoir voulu lui dérober son chéquier et sa carte bancaire.
Les premiers retraits effectués après la mort de Raymonde Alex ont permis de remonter jusqu’à lui. Selon ses propres déclarations, il comptait utiliser cet argent pour organiser l’anniversaire de son amante. Un mobile aussi absurde que glaçant, qui a bouleversé les enquêteurs.
Un acte d’une violence extrême
Le procureur de la République de Grenoble, Étienne Manteaux, a décrit une scène d’une « violence rare ». L’autopsie a révélé onze coups de couteau, dont plusieurs mortels au niveau du thorax et du cœur. La victime, frêle — 1,46 m pour 33 kilos —, serait morte en quelques secondes seulement. Les enquêteurs ont également retrouvé deux tasses de café dans l’évier, signe probable que le meurtrier avait partagé un moment avec elle avant de passer à l’acte.
Ces éléments accréditent la thèse d’un crime prémédité, dissimulé sous des apparences de familiarité. Le suspect aurait ensuite quitté les lieux calmement, avant d’utiliser la carte bancaire volée dans un commerce local.
Une ville sous le choc
À Voiron, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Dans les cafés, les marchés, les réseaux sociaux, chacun exprime sa tristesse et sa colère face à un crime aussi absurde. Pour beaucoup, le montant dérisoire du vol — 350 euros — rend l’affaire encore plus incompréhensible.
« Tuer pour si peu, c’est inimaginable. C’est toute une communauté qui perd quelqu’un qu’elle respectait »,
explique un commerçant du centre-ville.
L’homme a été mis en examen pour homicide volontaire sur personne vulnérable et placé en détention provisoire. Le parquet de Grenoble a salué la rapidité de l’enquête, menée « tambour battant » par la division de la criminalité spécialisée.








