Cette interdiction fait partie du plan « air et climat » de Milan, lancé en 2021. À l’époque, certaines zones publiques comme les arrêts de transport en commun, les parcs, les cimetières ou les installations sportives avaient été déclarées non-fumeurs. La mesure de 2025 marque l’entrée dans une seconde phase, élargissant l’interdiction à presque toute la ville.
Le maire Giuseppe Sala, à l’origine de ce projet, souligne l’importance d’agir face à la pollution et au tabagisme passif, notamment dans les lieux fréquentés par les enfants.
Selon l’agence régionale de protection de l’environnement de Lombardie (Arpa), le tabac est responsable de 7 % des particules fines (PM10) dans l’air de Milan. Ces particules sont nocives pour les poumons et contribuent à la dégradation de la qualité de l’air dans une ville déjà parmi les plus polluées d’Italie.
En effet, Milan figure régulièrement dans les classements des villes les plus polluées d’Europe, en partie à cause de son activité industrielle et de son trafic routier dense. Cette interdiction s’inscrit donc dans une stratégie plus large pour améliorer l’environnement urbain.
Malgré ses objectifs sanitaires et écologiques, cette réglementation suscite des débats. Elena Grandi, conseillère en environnement, a déclaré :
« C’est avant tout une action de sensibilisation pour décourager des pratiques nuisibles à la santé de tous, pas seulement des fumeurs. »
Cependant, certains habitants jugent la mesure excessive. Morgan Ishak, un Milanais interrogé par l’AFP, explique :
« Je comprends l’interdiction à proximité des enfants ou dans des lieux fermés, mais dehors, cela limite notre liberté. »
Les buralistes, représentés par la fédération italienne, ont également exprimé leur mécontentement, jugeant cette loi trop restrictive et difficile à appliquer.
Contrairement aux fumeurs de cigarettes classiques, les utilisateurs de cigarettes électroniques peuvent continuer à vapoter dans tous les espaces publics. La ville considère que les vapoteuses ne contribuent pas de manière significative à la pollution de l’air et ne représentent pas un danger pour les non-utilisateurs.
La mairie de Milan insiste sur le fait que cette mesure vise à changer les habitudes des citoyens plutôt qu’à sanctionner massivement. Les forces de l’ordre seront mobilisées pour rappeler les règles, mais les contraventions devraient être peu fréquentes, comme lors des premières phases du plan.