Jean-Marc Morandini, célèbre visage de CNews, est une nouvelle fois confronté à la justice. Ce mercredi 27 novembre, il comparaît devant la cour d’appel de Paris pour répondre aux accusations de corruption de mineurs. Condamné en première instance en décembre 2022 à un an de prison avec sursis, il avait également été inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).
Ce procès en appel, qui s’inscrit dans une semaine judiciaire chargée pour l’animateur, soulève des interrogations sur les limites de la présomption d’innocence lorsqu’elle est confrontée à des accusations graves.
Des accusations impliquant des sextos et des castings douteux
Les faits reprochés à Jean-Marc Morandini remontent à plusieurs années. L’animateur est accusé d’avoir échangé des messages à caractère sexuel avec trois jeunes garçons âgés de 15 et 16 ans via les réseaux sociaux. Ces interactions auraient inclus des demandes explicites et des propositions inappropriées.
En première instance, il avait plaidé une maladresse, évoquant un humour déplacé, mais cette défense n’avait pas convaincu les juges. Ces échanges, qualifiés de demandes de sextos, sont au cœur de ce nouveau procès.
En parallèle de ce procès, Jean-Marc Morandini est également jugé pour une autre affaire concernant des castings douteux. Ces auditions, organisées dans le cadre de projets fictifs, auraient été un prétexte pour obtenir des faveurs sexuelles de jeunes hommes cherchant à percer dans le milieu artistique. Cette affaire avait conduit à une condamnation en août 2023 : six mois de prison avec sursis, une obligation de suivi psychologique et trois ans d’inéligibilité.
L’audience, qui s’est déroulée sur plusieurs jours cette semaine, a vu l’avocat général demander une peine aggravée, incluant 18 mois de sursis probatoire et une amende de 20 000 euros pour Jean-Marc Morandini, ainsi que 50 000 euros pour sa société de production Ne Zappez Pas !.
Malgré ces affaires judiciaires, Jean-Marc Morandini reste un pilier de la grille de CNews, où il anime quotidiennement l’émission Morandini Live. Cette situation soulève des critiques récurrentes, notamment envers Vincent Bolloré, propriétaire de la chaîne, accusé de privilégier les audiences au détriment de l’éthique.
Lors de son arrivée à i-Télé (désormais CNews) en 2016, en pleine tempête médiatique, son recrutement avait provoqué une grève historique parmi les journalistes. Une partie de la rédaction avait choisi de démissionner, dénonçant un manque de valeurs éthiques au sein de la chaîne.
Dans le volet concernant les mineurs, les réquisitions de l’avocat général devraient être annoncées à l’issue de l’audience. Lors du premier procès, la condamnation comprenait une peine d’un an de sursis assortie d’une inscription au FIJAIS. Les parties civiles espèrent une sanction renforcée, tandis que la défense de Morandini mise sur une réduction de la peine.
L’avenir professionnel et personnel de Jean-Marc Morandini semble suspendu aux décisions de la justice. Si les faits qui lui sont reprochés s’avèrent fondés, cette affaire marquera un tournant dans la perception publique de l’animateur et pourrait remettre en question sa place sur les écrans.
Le jugement en appel sera rendu en janvier, offrant une dernière chance à l’animateur de réhabiliter son image, déjà largement écornée par des années de controverses.